reportage

L’Oreille à l’Envers était à La Magnifique Society à Reims dans une ambiance champêtre et bon enfant, où le maître mot était la diversité.

 
 
De retour sur terre en ce lundi départ de la course au bac et autres exams, ils est d’autant plus appréciable pour les plus jeunes spectateurs de La Magnifique Society d’avoir eu un festival se clôturant un samedi. Les voilà requinqués, l’esprit plein de bonnes vibes qui leur garantira le succès.
 
Pour les moins jeunes, c’est tout aussi convaincus par cet incroyable festival rémois qui s’est déroulé du 13 au 15 juin au Parc de Champagne que débute la semaine. Loin des bulldozers aux grosses affiches rutilantes et redondantes, c’est un évènement à taille humaine, pour qui le parc offre un espace vallonné et boisé de toute beauté et au sein duquel seul l’essentiel était présent. 3 scènes se partageant les têtes d’affiche et les découvertes de tout horizon, ce qu’il faut de buvettes au doux nom champêtre et avec, c’est tout de même normal, le champagne local qui – consommé avec modération – contribue à donner cette patine si authentique à la fête.
 
 
Le jeudi 13 a inauguré les festivités avec la French Touch en force en la présence de Christine and The Queens qui ne boude décidément pas les festivals cet été et Roméo Elvis. Votre média n’ayant pas pu disposer d’un gentil RTT pour l’ouverture, c’est dès le lendemain qu’il a investi les lieux.
 
L’Asie était invitée et une belle sélection d’artistes provenant du Japon et de Corée est venue nous faire découvrir ses talents. Pop, electro et hip-hop se sont succédés tout au long des trois journées et ont prouvé que la musique contemporaine n’est pas l’apanage de l’occident. Exemple avec la pop de Taichi Mukai et de The Fin qui ont ouverts le vendredi et samedi. Bien que se produisant devant un public éparse, c’est toujours souriants et non avares en remerciements que ces deux jeunes formations ont distillé mélodies acidulées et electro pop distrayantes. Les platines ont été notamment tenues par Stuts et Yonyon, DJ garçon et fille prouvant que la parité existe au sein du mix
 
Taichi Mukai
The Fin
 
L’autre adjectif applicable à la Society est l’éclectisme. Tout style, tout âge et surtout un mélange des genres parfaitement harmonieux. Le rap était en force avec du made in Europe en la présence d’Hamza et Columbine le vendredi, puis des grosses pointures le samedi avec Nekfeu et la sensation forte du moment Bagarre.
 
Bagarre
Bagarre
 
C’est sur des sonorités plus rock que notre attention s’est portée et à juste titre. Les écossais de Franz Ferdinand ont régné sur ce vendredi et – non pas qu’ils chantaient faux – ont intronisé une magnifique pluie orageuse qui ne nous a plus quitté de la soirée. Toujours partant pour écumer les festivals, le quintet de Glasgow mené par le toujours élégant et dansant Alex Kapranos ne boude jamais son plaisir quel que soit le public. 1h10 de tubes dont les singles du dernier Always Ascending, quelques raretés et un inédit qui n’augure que du bon. 15 ans maintenant que cela dure, et sans aucun signe d’essoufflement !
 
Franz Ferdinand
Franz Ferdinand
Franz Ferdinand
 
La guitare est devenue plus grasse par la suite grâce à la Fat White Family. Forte de son dernier excellent opus Serfs Up ! (chroniqué ici) le rock était garage, sombre, un brin indus et surtout addictif. Stoïques, la clope au bec, particulièrement mal fringués, du pur concentré de rock anglais pas vraiment définissable.
 
Fat White Family
Fat White Family
Fat White Family
 
La caution rock du samedi nous a fait pas mal voyager. Belle découverte de la jeune formation Pressyes issue d’Autriche, qui prouve que le bon son ne cède pas à la mode du Brexit. Rock aux échos atmosphériques, harmonies rêveuses et guitare qui tient la route, ce trio s’assure un beau début sur la scène rock indé. Un petit détour par les États-Unis avec les jeunes Wallows. Les mauvaises langues pourraient y voir un succédané de Jonas Brothers 15 ans après … Certes le rock est très pop FM mais le jeu de scène et le répertoire sont solides. La présence dans les premiers rangs de quelques jeunes fans motivées prouve que le succès est déjà au rendez-vous.
 
Pressyes
Wallows
 
La tête d’affiche rayonnante de ce samedi en matière de guitare vient de Perth, Western Australia avec Pond. Formation protéiforme, avec membres tous issus de la clique à Kevin Parker de Tame Impala (tous ont été ou y sont actuellement actifs), c’est surtout leur leader Nick Allbrook qui donne toute la flamboyance au groupe. Muni d’un déjà long répertoire de 8 albums, le groupe est passé de débuts purement psychédéliques et groovy, à un rock plus affirmé mais fleurant toujours bon les volutes diverses et variées (haha mauvais esprits, l’encens aussi ça fume), pour arriver au dernier opus beaucoup plus pop Tasmania (chroniqué ici.)
 
Pond
 
Un set de fin d’après midi sous le soleil et dans une ambiance intimiste mais énergique. Nick Allbrook passe de la guitare à la flûte à bec et surtout vit son concert dans un état de transe quasi constant qu’il partage généreusement avec le public.
 
Pond
Pond
 
La dernière grande invitée était l’electro. Chaque journée s’est vue clôturée par de grands noms des platines. Vendredi a vibré lors du show son et lumière de Die Antwoord, et c’est Sebastian et Parov Stelar qui ont fait se transformer en dance-floor les pelouses du parc samedi soir.
 
Die Antwoord
Die Antwoord
 
Dans la catégorie des découvertes atypiques, notons l’excellente prestation du groupe Delgres et de son rock militant et de Muthoni Drummer Queen, artiste hip-hop à la voix de diva qui est venue représenter dignement le Kenya et cette scène RnB et soul africaine si talentueuse.
 
Delgres
Muthoni Drummer Queen
 
C’est évidemment en faisant des choix que le chroniqueur établi son parcours de festivalier, et beaucoup d’autres perles se sont dévoilées lors de ces 3 journée bucoliques au Parc de Champagne. Nous applaudissons au passage l’efficacité des bénévoles qui ont maintenu un site dans un état de propreté quasi parfait et qui étaient toujours disponibles en cas de besoin. Une telle alchimie loin des batailles menées par les grosses mécaniques fait tout simplement du bien. On croise les doigts pour que le festival, tout en connaissant une montée en puissance bien méritée, parvienne à rester humble et proche de son public.

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