chronique

WET LEG
/ Album
/ Sortie le 8 Avril 2022

// Le phénomène Wet Leg résonne depuis ce printemps comme le tocsin d’un braquage à l’Anglaise assorti d’une ribambelle de superlatifs élogieux. Toute la presse musicale martèle à l’unanimité des critiques élogieuses. Derrière ce dithyrambisme exacerbé, me faut-il suivre l’injonction de Diderot « dit la chose comme elle est. » Alors, écoutons donc le contenu de ce disque à la pochette aguicheuse.

Il y a cette transpiration, loin d’être désagréable, qui suinte de la musique du duo, c’est du rock actuel, pas revivaliste malgré les références aux Breeders ou à Elastica que la plupart des critiques s’accordent à rapprocher. Cette coordination de l’inconscient moderne a accentué la volonté de vivre sur un mythe dépassé. Wet Leg joue ce qui lui plait. Leur single « Chaise longue » avait déjà marqué les esprits par sa sonorité 90’s, mais pour ma part, « I don’t wanna go out » se détache avec son côté lascif et sensuel. Certains diront que le duo pratique une musique adaptée au format radio, suis-je donc donc condamné à aimer ce disque sacralisé ?

Ma réponse tient en quelques mots : le fil conducteur des compositions est parfois ténu, le duo passe d’un post-punk à un rock indie tout en lorgnant vers le punk 70’s avec le primaire « Oh No » sans pour autant perdre de son énergie.

Certes, encensé comme le disque de l’année, c’est cet esprit nonchalant, tendance slacker, qui établit une passerelle avec une nouvelle génération de rockeuses. Le Rock féminin a ses secrets. À la poubelle les références au passé, l’efficacité du duo tient à aborder des sujets tabous avec une dérision subtile et une certaine maturité incarnée par « Too Late Now » en guise de conclusion de ce premier long format.

(chronique : Franck irle)

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