chronique

PALES
/ Album « In Our Hands »
/ Sortie le 18 Novembre 2022

//Écouter Pales, c’est se réconcilier avec sa propre métamorphose. C’est une musique dont l’impact croît progressivement.

Dès les premières mesures de « Nothing« , on sent qu’il se passe quelque chose d’indescriptible. Dans une période où tout doit faire sens, où l’uniformisation semble avoir annihilé toute créativité, le quintet de Strasbourg ne se limite pas à pratiquer un post-noise enclin au remplissage. Tiraillé entre le désir d’exprimer autre chose qu’un éternel larmoiement et d’échapper aux mains du destin, Pales noie toute forme d’ego en s’interrogeant constamment sur les constantes actuelles remâchées par les habitudes du quotidien, sommes-nous les jouets entre les mains d’une destinée déjà écrite ?

Après la publication exclusive de « Trippy Season » en Octobre, annonçant l’arrivée imminente d’un EP, Pales se démarque de manière immédiate. Guitares étirées, mélodies acérées, des marqueurs dont la tonalité mineure accentue cette noirceur tenace, avant que des contours polychromés libèrent une énergie jouissive et que le chant de Célia vient accentuer ce climat implacable.

En portant l’angoisse comme masque de nos certitudes, Pales démêle le mythe de la réalité, sans aucune théâtralité. Dans le sillage de « The Sailor’s Bitter Fate » se dessine une esquisse prémonitoire, inhérente à la dérive du monde, le tempo s’accélère et la déflagration sonore prend toute son envergure.

Pales maîtrise les contrastes, les nuances, « Beat It » en est l’illustration, entre noise et passages méditatifs. Cette véracité dans la thématique s’incarne dans chaque titre et « Just us » parachève l’EP avec une maestria apaisée.

Pales a tout d’un grand groupe et ce disque en est la preuve.
See You In LA a encore visé juste en faisant la promotion d’un EP de grande qualité !

(chronique : Franck irle)

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