reportage
Tout d’abord, je fus agréablement surprise par le lieu, un site historique, le 9-9 bis à Oignies dans le Pas-De-Calais. Un ancien ensemble minier offrant un certain charme à cet événement qui mêlait patrimoine et musique.
Par ailleurs, l’ambiance générale était sous le signe de la convivialité, une communauté toute entière était au rendez-vous. La nuit tombée et le froid un peu plus présent, quelques groupes s’étaient formés autour de plusieurs braseros présents sur le site tandis que d’autres dégustaient leurs mets provenant des food trucks (pizza à La Pizza Factory, frites fraîches et hamburgers chez Auguste et Ferdinand, des Burritos au El Camion). Et pour les végan et végétariens, des hamburgers au VG Terrien ! Sans oublier le spot pâtisserie Koom qui fit plaisir à plus d’un(e) gourmand(e).
Mais j’en viens au fait, les concerts. Deux salles, l’Auditorium, la plus petite et le Métaphone, salle principale où les groupes les plus connus ont joué lors de l’événement.
Si l’accès à l’auditorium ne nécessitait pas de billet, l’entrée était tout de même limitée par la taille tandis que les places du festival s’étaient vus rapidement sold-out.
Au Métaphone, la file était courte, la sécurité et les contrôles furent rapides et efficaces.
Barque, premier groupe en ouverture dans la petite salle. La puissance de leur musique et leur prestation me captivent, je ne pouvais pas mieux commencer le festival ! Cependant, faisant l’ouverture, l’effet aurait été le même sur tout le public s’ils étaient passés un peu plus tard. Ce qui est une bonne raison pour moi de les revoir en concert. On enchaîne avec Aorlhac au Métaphone, un groupe Français où rage et mélancolie nourrissent leur musique furieuse et mélodieuse. Il était impossible pour le public et moi de ne pas me laisser transporter par cette avalanche d’émotions. Les hostilités étaient lancées !
Petite pause d’une demi-heure avant le prochain groupe et pendant ce temps, on nous propose un spectacle très visuel avec la performeuse Bertoulle Beaurebec à l’Auditorium, interdit aux mineurs, et loin de moi l’idée de faire un jeu de mots par rapport au lieu historique où se déroule le Tyrant Fest. Cette artiste exprime toute sa performance par son corps, en passant par le BDSM, sang, lame…
Le temps passe vite et Pensées Nocturnes commence sa prestation au Métaphone, un mélange de divers instruments, saxophone, harmonica…Un Black Metal surprenant, au chant dépressif et déchirant.
On passe directement à l’Auditorium pour le groupe WitchFinder. Je suis envoûtée par une musique, une voix et rien d’autre. je ne peux m’empêcher d’observer ce chanteur très expressif et je me laisse porter, comme le reste du public, par ce son ensorcelant. La salle est petite mais à travers la fumée qui l’envahit et cette voix mystique, il suffisait que je ferme les yeux quelques secondes pour me sentir ailleurs.
Mais pas de temps à perdre, une fois le live terminé, c’est la course jusqu’au Métaphone pour le prochain groupe. Mon esprit est encore avec WitchFinder en arrivant dans la salle, et pourtant…Sur la grande scène arrive Undead Prophecies, groupe Français de Death Metal formé en 2015 avec leur premier album « False Prophecies » et c’est en mars 2019 qu’ils marquent leur retour avec leur second album « Sempiternal Void ».
Sombres et mystérieux, ils ont su, par quelques sortilèges récités d’une voix démoniaque, envoûter la salle et moi-même ! Vêtus de longues capes à capuche, c’est à la fin du concert qu’ils sont revenus sur scène à visage découvert afin de saluer ce public qui a été à la hauteur de la prestation du groupe.
Je retourne rapidement à l’Auditorium pour Decline Of The I mais je n’ai pu profiter entièrement du live car Dopethrone commençait 15 minutes avant la fin, au Métaphone.
Decline Of The I, groupe Parisien de black metal qui représente excellemment la noirceur de cet événement, je suis donc rapidement absorbée par cet univers sombre et malsain.
De retour au Métaphone, je suis rapidement impressionnée par la chanteuse de Dopethrone, groupe Canadien de Sludge/Doom metal, formé à l’origine en 2008 par trois hommes (et c’est en 2018 que Julie intègre le groupe). Sa voix, sa prestance, elle est superbe et je suis enchantée de voir une femme sur scène dévoiler tant de puissance à ce festival. Mais, Dopethrone, c’est avant tout une musique qui fit bouger le Métaphone.
Après un concert mouvementé, je profite de la demi-heure avant le prochain live pour me reposer un peu et goûter à la fameuse bière Tyrant qui m’a agréablement surprise, mais le temps passe trop vite et il est déjà l’heure du prochain groupe.
Une fois dans la salle, l’atmosphère n’est plus la même. Le groupe SETH, formé en 1995, qui a impressionné le monde du Black Metal à l’époque, a offert un set de grande qualité. Après plusieurs albums et une pause de six ans, le groupe a repris en douceur fin 2011.
Arrive ensuite SepticFlesh qui conquiert la salle d’emblée. SepticFlesh ne se contente pas d’un show, c’est le groupe, sur ces deux jours, qui aura le plus joué avec son public. Nous n’étions plus de simples spectateurs d’une magnifique pièce mais bel et bien acteurs du live !
C’est ainsi que s’est clôturé mon premier jour et j’étais déjà impatiente d’être le lendemain !
Pour ce deuxième jour, je décidai de commencer par faire le tour des boutiques. En entrant dans l’Annexe, j’arrive directement au stand du magazine Heretik, l’accueil est chaleureux, l’ambiance conviviale, et c’est l’occasion de se procurer une petite lecture.
Tous les autres stands (La Machine Infernale, Hate Couture, Hyraw, Listenable, Les Acteurs De L’Ombre, Immortal Frost, Eastrain, Antiq Label, MusicFearSatan, Malpermesita, Ogmios, The Occult, Negative Waves, RockZone, Beauté verte) se trouvaient dans une grande salle où l’on pouvait retrouver vêtements, accessoires, objets décoratifs et artisanaux. Des tatoueurs étaient aussi présents.
Après ce long tour, il est temps de rejoindre l’Auditorium et profiter des premiers sons de ce deuxième jour, ceux de N.K.R.T à l’Auditorium. Des sonorités apaisantes où ressortent une noirceur qui annonce convenablement la suite Tyrant Fest.
Une demi-heure d’attente avant l’ouverture du Métaphone et le live du prochain groupe. C’est l’occasion de revoir les personnes qu’on connaît ou qu’on a rencontré la veille.
Arrivée au Métaphone de Wolvennest, groupe belge Post-Rock Ambient aux côtés Doom/Black Metal. Je suis ravie de voir à nouveau une chanteuse, dans un style vocal très différent de celui de Julie (Dopethrone). La musique transporte en douceur, pour un live sombre et apaisant.
J’enchaîne directement à l’Auditorium pour Five The Hierophant, groupe instrumental Ambient Post-Metal aux sonorités Jazz.
Après deux concerts hypnotiques et envoûtants, je suis prête pour The Secret au Métaphone. Groupe de Black Metal/Grindcore, on change de registre et je redécouvre la fureur du Tyrant Fest !
Mais c’est le groupe suivant qui m’impressionne le plus ce deuxième jour, par sa musique et sa prestation, Imperial Triumphant. Formé en 2008, ce trio New-Yorkais de Black-Metal teinté de Jazz, arbore masques et capuches, le rendant classe et mystérieux.
Retour à l’auditorium, avec un peu de retard pour le début du live de GOST, et retour au Métaphone pour Méphorash. J’étais devant une scène aux allures d’église à la religion inconnue. La prestance du groupe accompagnant la musique ainsi que la mise en scène, les jeux de lumières et l’encensoir plongent directement le public dans un univers maléfique. Les membres du groupe, costumés, sont semblables à des augures annonçant, à travers des chants diaboliques, de mauvais présages. Des riffs tranchantes et mélodieux et des cris, parfois, déchirants. Une très belle découverte que ce groupe suédois !
Retour au Métaphone pour apprécier pleinement Gaahls Wyrd (ex Gorgoroth et ex God Seed). Je découvre une facette d’un Black Metal immersif et hypnotique. Certains passages sont très atmosphériques, avec des mid-tempo prenants et des voix claires qui nous emportent dans un monde sombre et froid. Gaahl possède un panel de chant très varié, voix gutturale, voix claire donnant un aspect plus mystique. Le public semble conquis, sans parler du fait que le groupe était proche de lui, n’hésitant pas à serrer la main de tout ceux devant la scène.
Je n’attendais pas moins de ce live, mais toute bonne choses à une fin, et il ne reste plus qu’un groupe à vivre avec intensité : Mayhem.
C’est au moment où le groupe entre en scène que je suis vraiment enchantée ! Costumes, présence sur scène, une qualité visuelle et sonore indéniable ! Le groupe a rapidement convaincu ce public impatient de le retrouver.
Riffs furieux, voix puissante et étrange, rage, morceaux de bravoure avec des voix complètement possédées, clôturant cette 4ème édition du Tyrant Fest en beauté !
(Article et photos par Hannya)
– Site Tyrant Fest : https://www.tyrantfest.com/
– Facebook : https://www.facebook.com/tyrantfest/