chronique

ARTHUR SATÀN
/ Album « So Far So Good »
/ Sortie le 25 Juin 2021

// Après nous avoir séduits avec Four Naked Sons un premier EP sorti en 2010 qui déjà annonçait la nouvelle direction du guitariste de JC Satàn, Arthur poursuit sa chevauchée solitaire avec un premier album.

Impossible de passer à côté de ce disque (sauf si vous vous étiez récemment exilé dans un autre système solaire), il y a dans ce recueil de chansons un élan de vie préservé de toute la saleté environnante, une œuvre où chaque mot se calque sur les lignes mélodiques tissées par un orfèvre de studio, un art de l’équilibre faisant la jonction entre grunge-folk et lofi-pop lumineuse.

Signé sur le label Born Bad Records, So Far So Good contient mille petites pièces éparpillées, des trésors assemblés comme un puzzle, la reconstitution d’un parcours, celui d’un autodidacte dont l’ingéniosité saute aux oreilles dès les premières mesures de « Summer ».

Arthur combine sa dévotion à la musique à partir du personnel, pour embrasser le collectif. Ses chansons deviennent vite obsédantes, elles nous parlent intimement. « Love Bleeds From Your Neck » est cette rengaine qu’on ne se lasse pas de savourer, avec ses nappes de mellotron et ses vibratos ensorcelants.

À travers le prisme déformant du temps, on perçoit une certaine mélancolie dont les textes soulignent la grande capacité d’introspection de son auteur.

On entre dans cet univers comme on s’immerge lentement dans un bain de jouvence, pour en ressortir délesté du poids de l’existence et des scories du quotidien. Il est curieux de voir comment la musique et les mots écrits par d’autres peuvent décrire ce que nous aspirons à être.

Cette candeur que procure « The Boy In The Frame » est nimbée d’une mélancolie magistrale. On vogue dans une brume que vient dissiper la combinaison du piano et des choeurs, comme autant de voix de sirènes lointaines.

Il se passe une multitude de choses dans ce disque, tout y est limpide, homogène, et on sort comme dans un rêve. « It’s All The Same » mais rien ne sera plus comme avant avec ce disque du matin, du soir, un opus de tous les instants !

(chronique : Franck irle)

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