chronique

SYDNEY VALETTE
/ Album « Home Alone »
/ Sortie le 15 Septembre 2022

// L’élargissement des médias a transformé la position du compositeur, la créativité permet toutes les libertés. L’artiste est par nature désintéressé, s’adressant à un public plus vaste mais souvent mal informé, il serait donc insensé de proposer uniquement des objets purement esthétiques. La musique de Sydney Valette se caractérise par des postures si bizarres qu’elles causent des douleurs fantômes. Un punk synthétique ondulant entre Synth wave et EBM.

Un étrange alliage capable de vous faire danser et en même temps méditer sur le sens des mots. Enregistré, composé à la maison, « Home Alone » est aussi un disque de scène, témoin d’une personnalité enclin à des performances mémorables, renforçant la solide réputation de cet artiste inclassable.

Avec déjà 5 albums à son actif, Sydney ne se réduit pas seulement à une attitude désabusée, depuis « Plutôt Mourir Que Crever » premier long format paru en 2011. L’artiste solitaire produit des disques nocturnes. « Home Alone » est tout autant varié, saccadé, avec cette mélancolie tenace qui ne cesse d’être déclinée sous la forme de rythmiques frénétiques, de nappes déformées, de voix parlées, d’un chant hypnotique, grave. Capable de transformer ses obsessions en musique, « Pandora » déborde de cette fièvre par des impulsions synthétiques et des rotations de basse hypnotiques. »Station Stop«  intensifie cette atmosphère, le chant semble être filtré à travers des enchevêtrements électriques court-circuités. Quand Sydney retrouve sa langue natale comme sur « Adieu« , l’exercice est moins convaincant, mais reste malgré tout audacieux.

« Home Alone » est un disque moderne inscrit dans une longévité temporelle.

(chronique : Franck irle)

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