reportage

(©photo : Vincent Gaillard)

On a découvert Blues in Athena en 2010 avec notamment le groupe lillois Broken Back Daddy et ce sont eux qui reviennent 11 ans plus tard pour ouvrir cette édition. Ils n’ont pas changé !

Intacte, telle que dans nos souvenirs, la prestation idéale pour nous replonger dans le monde du blues. Interprétation sincère et dynamique d’un Chicago blues qui a immédiatement mis le public dans l’ambiance.

S’ensuit, Jack Calypso and his Red Hot, et c’est là, encore une fois que Blues In Athena ne manque pas d’audace puisqu’il invite un groupe de Rockabilly dans un festival de blues mais on s’apercevra vite que ce sont des styles qui évoluent dans le même sens et qu’il n’y a pas de frontières lorsque l’on parle de musique.

C’est avec un look très 50’s que le groupe arrive sur scène, une énorme contrebasse de mise et indispensable à tout bon groupe de Rockab’ et c’est parti pour un concert de folie furieuse et sauvage. On est littéralement aspiré comme un voyage dans le temps qui nous ramène aux origines du rock’n’roll. Le groupe monte crescendo en énergie, on est conquis ! Le groupe distille sa sympathie débridé, Jack se déchaine et nous partage son expérience dans le Sun Studio de Memphis. On se croirait presque à côtoyer les années 50 aux Etats-Unis, il y a comme un lien historique au travers du concert auquel nous assistons, une formidable interaction se crée avec le public. C’est un véritable coup de cœur et le slap back résonne encore en nous !

(©photo : Vincent Gaillard)

(©photo : Vincent Gaillard)

Enfin pour clôturer cette première soirée, nous avons droit à deux virtuoses du blues français avec Ash Bucher Blue Combo ! Composé de Franck Ash, éminent guitariste et Vincent Bucher, élu meilleur harmoniciste français évoluant entre blues et world music.

Les deux amis de très longue date se réunissent régulièrement pour former un groupe et c’est ce à quoi nous avons assisté. Honte à nous ! Nous ne connaissions pas ces deux grands talents et je dois avouer que nous ne sommes pas « rentrés » dans le concert dès le premier titre (Nous étions encore ensorcelés par le magnétisme vaudou de Jack Calipso).

Très vite après s’être pris en pleine face les solos de guitare et l’impressionnant jeu d’harmonica, nous avons compris que nous étions face à du très lourd mais toujours avec une grande classe et de l’élégance. Un grand moment de blues et une leçon d’amitié car la complicité des musiciens était palpable.

(©photo : Vincent Gaillard)

(©photo : Vincent Gaillard)

La seconde soirée commence avec Little Legs and Boomaz. La salle est quasi pleine et on comprendra pourquoi car une soirée explosive nous attend ! Little Legs and Boomaz est un étrange trio complètement décalé, triturant leurs instruments en bondissant sur leurs chaises. Tout droit sorti d’on ne sait quelle contrée, ils nous envoient un blues à la fois groove et sauvage, guitare slide en mode enragé et une voix caverneuse à en faire pâlir certain groupe de metal.

Les trois sorciers s’en donne à cœur joie et font décoller le public. Arborant des couvre-chefs chamaniques, ils nous balancent les sortilèges du blues qui une fois de plus ne nous feront pas regretter d’être venus !

(©photo : Vincent Gaillard)

(©photo : Vincent Gaillard)

Et pour cause car ce qui s’en suivi fut une vraie tuerie ! Un duo presque improbable venu de Suisse sous le nom de One Rusty Band ! Loin d’être rouillés, ces deux-là vont nous faire mordre la poussière des routes perdus où l’on s’égare sous un soleil de plomb. Greg, véritable one man band, fait vrombir ses guitares dont une sacrée bricolée sur un vieux radiateur d’appoint des 50’s, explose sa batterie, joue au pied et nous traîne d’une voix rauque dans des histoires de dingues, qu’il amplifie dans un vieux combiné de téléphone en guise de micro. Déjà là, pour dire qu’on n’est pas dans du commun des bluesmen, mais c’est que le gars est accompagné de Léa au tap dance, autrement dit des claquettes acrobatiques et au washboard, ce qui transforme le concert en véritable spectacle. Léa nous a scotché sur place par son sens du rythme incroyable et surtout par un humour décapant et burlesque. Une vraie joie et un souvenir imparable.

(©photo : Vincent Gaillard)

(©photo : Vincent Gaillard)

(©photo : Vincent Gaillard)

(©photo : Vincent Gaillard)

Enfin pour finir ces deux jours de festival, encore un gros cadeau pour tous les amateurs de blues, car c’est Kirk Fletcher Band qui nous offre un blues plus pausé mais de haute qualité, à la fois coloré, frais soul et funky.

(©photo : Vincent Gaillard)

Une fois de plus l’Athena Blues Festival nous a donné l’occasion de découvrir des groupes géniaux, on se fait une véritable cure de blues, parfois sauvage, d’autres plein de douceur mais toujours authentique !

Et comme toujours, on y retournera.

(©photo : Vincent Gaillard)

(chronique et photos par Vince Picozine)