reportage

Cela devait être un événement majeur que de participer à la tournée anniversaire des Ludwig Von 88 pour leurs 40 ans d’existence. C’est devenu un incontournable lorsque GOGOL 1er est venu se greffer à cette date. En effet, deux légendes du punk rock français réunis pour la première fois de leur carrière sur la même scène ! Comment résister à la tentation de vivre un tel moment ! On fonce !!!! Et c’est sans aucun doute ce que s’est dit la foule de quadras et quinquagénaires perpétuellement agités par les neurones à crêtes pour investir le Black Lab et mettre la soirée sold out en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.(Gogol 1er – Ludwig Von 88 / 28 Octobre 2023 / Black Lab – Lille) (Report du 28 Octobre 2023 par Vincent Vince Picozine )

19h15, j’arrive sur les lieux. Excellente petite salle du Black Lab, taillée sur mesure pour le rock. Le plaisir d’y retrouver des amis et de vieilles connaissances attirés par les mêmes motivations, passer une bonne soirée bière et punk et se fendre la gueule. La salle se remplit assez vite et je décide d’aller au front et de vivre pleinement l’événement juste devant la scène.

20h15, c’est parti ! Le show de GOGOL 1er et ses Punks de Salon commence. C’est un étrange médecin savant nommé Professeur Mac Malice qui ouvre le spectacle en nous promettant cyniquement que nous ressortirons de cette expérience génétiquement modifié. Puis le Maître entre en scène déterminé à répandre le chaos dans la joie et la bonne humeur en commençant par «C’est vraiment fou la disco». Gogol se déhanche à côté de son bourreau lui servant de porte boule à facettes. La mise en scène est excellente, on est dans la «Xambiance» et ça promet d’être un sacré concert.

Ainsi vont s’enchaîner les tubes tels que « Cent Millions d’Amis», «La Bombe», «Voilà des Paroles Faciles à comprendre»…Gogol change d’aspect passant de Cardinal à Démon des enfers, Homme Squelette halluciné, Vampire ou encore Gogol Président. Ça pogote à tout va dans la foule. Le public est gonflé à bloc, conquis par le Maître. Le spectacle est bien rodé et fidèle à l’ère gogolienne. Massacre de guitare au fouet, sacrifice par le bourreau d’un Ange déchu incarné par le batteur, retour du Professeur Mac Malice armé de deux énormes seringues chargées d’un étrange liquide qui va venir asperger le public sur l’excellent titre «Je bois et le suis le Roi». Viennent aussi des morceaux plus rares et plus récents, « Comme à Rome» ou encore «Démon N’Roll». Et bien sûr, le spectacle se termine avec «J’encule». Véritable boxon sur scène, le public envahi tout. La magie opère toujours et ce personnage qu’est Gogol 1er, créé il y a plus de quarante ans, prouve une fois de plus qu’il est un élément majeur de l’histoire du rock français.

Juste le temps de reprendre ses esprits, de se désaltérer; il est déjà temps pour les LUDWIG VON 88 de nous en mettre une seconde couche. Et c’est dans un décor jonché d’une jungle de plantes et de fleurs hallucinogènes, de filets camouflages, de soucoupes volantes, de faune extravagante, de champignons rigolos et autres que débarquent les LUDWIG.

40 ans de punk approximatif ça ne peut pas passer inaperçu et ça prouve aussi que trois accords et une boite à rythme c’est bien suffisant pour réunir la foule et POLOLOP!!! C’est parti pour le spectacle ! Dès les premières notes on valdingue dans tous les sens. Pogos de malade, les gobelets volent dans tous les coins, il pleut de la bière, odeur de houblon et de sueur. On est loin de l’image sarcastique des vieux punks qui pogotent en déambulateur. Ici autant dire que c’est du lourd et ça bouscule! Karim, Bruno, Charlu et Jean-Mi envoient la sauce passant du punk au reggae, du trash power holy avenger au ska et autres désopilances.

On croule sous les tubes , «Guerriers Balubas», «New Orleans», «Louison Bobet», «Sprint», «HLM», Club Med», «Pocahontas», «Marche»… À cela s’ajoute un véritable défilé de mode qui accompagne les aventures de nos héros les transformant tour à tour en marquis, en mexicains, hawaïens, cyclistes, soldats, écoliers, démons, chinois… et j’en passe. Quelques featurings dont Toto des «frères Bavarois» au chant sur «Club Med» et des nouveautés issues de leurs dernières créations (Un album par saison cette année, si ce n’est pas merveilleux !) dont le fameux «Chuck Norris dans la prairie». Fiesta furieuse, il fait une chaleur à crever. Nous sommes trempés, la scène est glissante mais ça continue de plus belle jusqu’au final et le très attendu «Houlala». Je n’arrive plus à rester devant la scène, projeté dix mètres derrière. Véritable programme de remise en forme intensive qui fait que je me suis ramassé à la petite cuillère. Concert de folie, le groupe a du mal à quitter la scène et nous re-balance un «Houlala» bis. Une prestation qui fit la joie des petits et des grands en attendant que ce soit tous les jours le printemps !

Une soirée qui restera en mémoire de par son caractère exceptionnel réunissant pour la première fois deux monuments du punk-rock français, héros de notre jeunesse. Une ambiance incroyable et la joie de retrouver des amis et de faire de bonnes rencontres. Le Black Lab a de nouveau assuré !

(Reportage et photos  : Vincent Vince Picozine).

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