chronique

PRINCESS THAÏLAND
/ Album « And We Shine »
/ Sortie le 24 Avril 2020

// J’aime l’idée que peu de gens connaissent certains disques qui restent un objet confidentiel, un secret que l’on s’échange. Parmi les groupes insuffisamment relayés figure Princess Thaïland, une formation qui mérite une attention particulière tant leur proposition musicale est à rebours de la scène actuelle.

Leur univers constitue une zone d’autonomie revendiquée comme telle, au delà des classifications et en dehors des ententes stylistiques. Cela pourrait être anecdotique, et pourtant sans entrer dans un concept trop intellectuel, Aniela Bastide et ses compères (ex Sound Sweet Sound) nous ont légué un disque d’une incroyable densité dont le descriptif pourrait s’apparenter à une catharsis. Leur précédent album éponyme paru en 2018 avait déjà creusé un sillon explorant des territoires sonores insoupçonnés.

« And we shine » est une musique incantatoire, aux multiples dissonances, avec ces assauts inattendus et ces retombées soudaines. Chaque titre vrombit de cette énergie mutante.

Dès « First Time », on navigue dans un espace contigu où les nappes filandreuses se dissipent laissant émerger ce chant vaporeux, terriblement envoûtant. Une main de glace qui vous étreint le coeur, d’une intensité revêtue d’une noirceur organique, fantomatique, qui ne dissimule en rien les enluminures des guitares triturées, grinçantes, des salves disséminées jusqu’au couperet de « Sonar » dont la montée finale soudaine vous tressaillit.

Princess Thaïland n’a pas dit son dernier mot et c’est sur scène que toute la densité du groupe se déploie, désarçonnant le public et ne laisse aucun spectateur indifférent.

(chronique : Franck irle)

Share

Vous aimerez aussi...