chronique

Il y a sous nos yeux et entre nos oreilles la volonté radicale de ne pas se conformer à un style figé, uniquement réservé à des initiés. L’intitulé est d’une dualité confondante, aux accalmies se succèdent des montées soudaines. « Silence By The Raging Sea » est un guide, un passage, dont la dualité des éléments est conjointe, une intensité qui lui est singulière.

Commençons par le chant, qui semble émaner du néant, comme encapsulé dans un astéroïde à la dérive, prisonnier du temps. Venons en au groupe qui sacrifie moins au faux sublime du nihilisme que celle de ses contemporains avec une audace plus avancée que l’intelligence dissociante qui se trouvait être l’ancienne école du métal avec sa panoplie de foire.

Occult Hand Order est l’objet d’une curiosité indéracinable, « Sink » pose les jalons, il n’y a plus qu’à descendre, et se laisser envahir de visions hallucinatoires. Occult Hand Order, preuve évidente qu’on peut dériver d’une seule trajectoire, souvent liée au genre musical pratiqué, bâtit une mythologie de mondes séparés qui se télescopent et dont la porosité s’étiole en un fil à peine perceptible. Le trio est dans une graduation qui colmate les dérives d’intelligence négative et régressives traitant d’indigènes ceux et celles qui ne se conforment pas aux normes sociétales. « Pyre » est quelque part cette ligne que le feu réduit en cendres. Le monde qui nous est imposé est d’un tel ennui, que nous en sommes arrivés à un inévitable rejet des stéréotypes. « Silence By The Raging Sea » constitue une entrée pour rejoindre une transcendance mystique et marquer les archives universelles d’un sceau immuable.

Écoutez et vous comprendrez le sens du mot Magistral.

(chronique : Franck irle)