chronique

KABBALAH
/ Album « The Omen »
/ Sortie le 15 Janvier 2021
/ Label : Rebel Waves Records

// Le Rock a réussi à survivre face à ses nombreux détracteurs, annoncé comme moribond et en raison de l’ignorance culturelle de ses fossoyeurs auto-proclamés spécialistes musicaux, le rock s’est bonifié et s’est réinventé. Derrière cette esquisse caustique, la musique s’est libérée. Le pedigree stylistique du rock se trouve fort heureusement délesté de ses oripeaux poussiéreux et si l’on se résout à une sempiternelle répétition du passé, sorte de consanguinité immuable, le rock actuel a trouvé enfin sa porte de sortie.

Kabbalah est l’exemple même du groupe énigmatique qui après 4 années d’absence, revient à la vie. Leur premier opus « Spectral Ascent » en 2017, album prometteur se devait d’augurer une suite, « The Omen » annoncé pour janvier 2021, et la première impression de ce nouvel opus est que le trio féminin originaire d’Espagne a trempé sa plume dans la fournaise pour en sortir une oeuvre calorifique issue des abîmes.

Carmen, Alba et Marga officient en tant que prêtresses dans une procession liturgique à huis clos et dès le premier titre « Stigmatized », le décor est planté comme le clou dans un cercueil.

Riffs funéraires, ambiances cryptiques et ce chant envoûtant qui semble émerger de nulle part drapé d’une vénéneuse sensualité. Le titre suivant « Ceibas » bénéficiant d’un clip promotionnel, poursuit son étrange rituel, musique captivante dont la symbolique est savamment étudiée.

Album d’une incandescence volcanique, dont le point culminant « The Ritual » constitue une véritable plongée dans une noirceur émotionnelle, vers une sensation de perdition obsédante, un vertige étrange.

Il y a de grandes chances que cet album soit dans les disques favoris de l’année 2021 car chaque titre semble vous parler secrètement. C’est ce langage secret qui semble envahir l’âme comme une drogue irrigue les veines pour se répandre dans le système nerveux.

(chronique : Franck irle)

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