chronique

JANE’S DEATH
/ Album « A Story of Love »
/ Sortie le 11 Juin 2021

// Il y a quelque chose de fascinant chez Jane’s Death qui irrémédiablement vous pousse à écouter attentivement cette histoire d’amour articulée autour de 13 titres des plus intrigants.

La pochette d’abord – signée par Elzo Durt graphiste pour La Femme, Thee Oh Sees, King Gizzard and The Lizard Wizard – rétro-futuriste qui tape dans l’oeil, comme rescapée du temps, mais surtout derrière cet apparat, c’est une véritable odyssée que propose le groupe.

Inspirée de la célèbre photo de la femme à la fleur croqué par le photographe Marc Riboud, l’oeuvre ambitieuse portée par Lucas Martinez ( Dissonant Nation), Luka Bertolino et ses compères, redonne vie à ce cliché capté sur le vif en échaffaudant une véritable fable spatiale, conviant même Jan Rose Kasmir, sur le titre « A Story Of love ».

Mise en musique avec pudeur et justesse, « A Story Of Love » est une trame façonnée à partir du coeur, dans ses retranchements, une recomposition tirée d’un instant réel vers un imaginaire d’une beauté saisissante, une retranscription dramatique et élégiaque, dont chaque titre revêt un côté cinématographique.

Il y a dans ce disque, un fil conducteur musical, avec ses motifs shoegaze hypnotiques (« Island »), ses passages d’une grande finesse (« Milky Way »), un concept-album d’une complexité presque savante, une ontologie des sentiments dont l’intention de ses compositeurs est de personnifier de manière formelle le thème même de chaque chanson.

L’album s’achève avec deux titres « Jane’s Death » et « Paris Fallin » dont les merveilleuses orchestrations abstraites et éthérées dérivent avec une étrangeté magistrale et intemporelle.

« A Story Of Love » est un document surprenant de chansons mélancoliques qui mettent en lumière certaines des obscurités les plus fascinantes et les plus intéressantes que j’ai eu le plaisir d’entendre ces derniers temps.

(chronique : Franck irle)

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