chronique

GLIZ
/ Album « Mass »
/ Sortie le 18 Novembre 2022

//La matière Pop (en glaise) glisse entre les doigts, malléable comme l’art (argile) modelant les formes mélodiques, se transformant à mesure de sa propre mutation. Gliz incarne ce lent glissement sensoriel, un toboggan sur lequel chaque instrument flotte pour s’imbriquer à une entité monolithique.

« Mass », second album du groupe est justement l’illustration de ce lâcher-prise. Le temps a fait son oeuvre, les ingrédients se sont même raffermis, le chant de Florent Tissot évoque les déchirements vocaux de David Eugene Edwards, le banjo électrique dépasse le cadre folk qui lui est connoté, sans compter la présence d’un tuba soutenant la rythmique. On retient ce charisme empreint d’une mélancolie charnelle, cicatrices et traumatismes sont expulsés dès l’ouverture « Not the End » vient à point nommé. Beaucoup plus original qu’il y parait, la formule concoctée par Gliz agit comme un catalyseur où chaque instrument se transforme, avec cette amplitude conférant au génie. »Mass » le troisième titre, atteint directement le coeur. C’est ce pouvoir attractif qui rend l’album incontournable par sa créativité ( les adjonctions d’orgues, la qualité des arrangements).

Les affinités musicales sont évidentes et se transmettent par la coexistence d’une poétique commune. En dépouillant leurs chansons de tout simulacre, GLIZ attise la curiosité. Leur inspiration est représentative du présent dans lequel nous vivons. Une musique qui, dans sa profonde obscurité, est une lumière d’espoir précisément parce qu’elle existe malgré tout. « Shadows » qui conclut l’album magistralement est l’incarnation de réflexions personnelles, des moments de vie sauvés du vent.

Gliz ne peut que laisser une empreinte indélébile, et sur scène, cette énergie se décuple à l’infini.

(chronique : Franck irle)

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