chronique

ADOLF HIBOU
/ Album « Princess Barely Legal »
/ Sortie le 15 Février 2022

// Pas besoin de zig-zaguer pour entrer dans le vif du sujet, l’étrange entité à trois têtes chargée d’une énergie bordélique totalement jubilatoire combine de multiples formes sonores et vocales. Premier long format de pas moins de 52 minutes où se croisent avec véracité et voracité, toute une faune bigarrée, à l’image des illustrations et oeuvres picturales du screamer-artiste pluridisciplinaire Nils Bertho.

Adopte un hibou…

Derrière ce nom vernaculaire, le trio infernal de Montpellier a écumé toutes les salles et caves possibles, oeuvrant dans leur local de répétition et attendant le grand soir, chacun vivant ces moments de scène comme un sacrifice, balançant des décibels torrides. Ça décape mieux que l’acide, avec cette syntaxe qui réinvente les structures de la Noise dans toutes ses composantes.

L’homme qui riffe plus vite que son ombre

« Princess Barely Legal » débarque en dehors de toute mode, sans la moindre salissure revival. Adolf Hibou s’autorise avec un certain cynisme tous les thèmes de son époque, pulvérisant tous les verrous, un rodéo démentiel dont « Roum Roum Ah ! » épileptique à souhait, fulmine telle une locomotive crachant de tous ses orifices une fumée dense, dégoulinante de riffs violemment assénés, guitare et batterie formant une artillerie redoutable. Ce côté primaire, brut, n’est pas pour nous déplaire, nous qui avons besoin d’un exutoire. Adolf Hibou vient nous libérer de notre inertie et nous déstabiliser pour rétablir l’équilibre dont nous manquions cruellement depuis fort longtemps. « Pledging My Lol » est l’illustration d’un cartoon sous acide, une balade lysergique aux références cinématographiques du cinéma Bis que le groupe chérit avec une tendresse particulière. L’album se termine avec « PrrPrr » featuring Luci, artiste Américain inclassable dont le HipHop foisonne de mille trouvailles.

Disque foutraque, totalement barré, le Boys Band Montpelliérain s’est envolé, embrassant les horizons lointains, pour notre plus grande joie.

Enregistré en 2020, l’album est enfin disponible en version vinyle ( 300 exemplaires).

(chronique : Franck irle)

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