chronique

DECASIA
/ Album « An Endless Feast For Hyenas »
/ Sortie le 5 Avril 2022

// On pensait que le stoner rock maintes fois exploité ne serait plus que la sempiternelle répétition d’un format codifié, figé par ses contraintes, par des structures musicales échafaudées autour d’un riff répétitif.
Depuis 2013, Decasia décante sa musique selon une formule spécifique, à la croisée du heavy et de la prog, une accointance musicale avec leurs compères de Slift, deux formations qui font office d’exception de par leurs expérimentations et leurs irrépressible désir de repousser les limites d’un genre stéréotypé.

L’album en question bouscule la géographie habituelle, un labyrinthe où chaque porte est un passage secret qui conduit aux confins d’un autre monde. « Illion » qui intronise le disque est un indice de ce qui va suivre, un tourbillon mélodique vertigineux dont l’ampleur s’intensifie avec cette flamboyance quasi-mystique.

Avec cette montée céleste qu’illustre « Cloud Sultan », le trio côtoie les hautes sphères de la musique dans toute sa signification. « Override » ou encore « Skeleton Void » s’ancrent dans l’encéphale, les nuances subtiles couplées aux montées soudaines procurent des frissons comparables à une sensation d’orgasme.

Decasia désarçonne ses auditeurs, déboulonne la pesanteur du Heavy Rock pour la transformer en une matière palpable, chaude et élastique. Tout y est absolument magistral, vrombissant à tel point que les 10 titres de cet album décloisonnent les murs dans lequel le monde semble s’être enfermé.

Et pour couronner le tout, le trio nous offre un voyage dont on en ressort revivifié.

(chronique : Franck irle)

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