chronique
COPERNIC
/ Double Album « Cosmic Pizza For Space Warriors »
/ Sortie en Janvier 2021
Copernic est le digne représentant de ce courant qui bouscule les codes et les normes, en dehors d’une zone d’entente stylistique. Ce double album signé sur l’étonnant label « Ganache Records » flirte avec les étoiles pour atteindre des sommets.
Album captivant, musique sidérante, les titres s’enchaînent pied au plancher, et dès l’ouverture, on est aspirés dans un tourbillon. « Rewind » s’impose d’emblée comme l’hymne céleste d’un nouveau monde. Les 4 musiciens réussissent à condenser dans un laps d’espace-temps fugitif, une musique charnelle qui créée une dépendance.
L’inventivité hybride et mutante de Copernic révèle une certaine ambiguïté, d’une part l’étrange, l’extravagant, l’inconnu, le séminal et le mystique et de l’autre, le concept même de musique expérimentale. Ces deux facettes sont assemblées avec un naturel parfait et nimbées d’un état de magie éternelle qui donnent à l’ensemble du disque cette teneur exubérante qui vient nous extirper de la torpeur ambiante dans laquelle nous étions englués.
Déchaînement, chavirement, combustion générale et jouissance abrupte, de façon vitale et classieuse, Copernic vient nous désarçonner de notre siège confortable pour nous faire visualiser ces autres mondes qu’ils ont exploré, conquérants de l’invisible, augurant un moment où l’environnement se disloque, nous catapultant inévitablement vers une sensation de vertige étrange, un sentiment perturbant, celui d’être enfin arrivé dans un no man’s land.
« Cloudy Afternoon » fracasse les barrières en exerçant un pouvoir d’attraction peu commun, avec ses guitares acérées.
Copernic réussit à se forger une identité musicale qui entremêle psychédélisme et garage dans des circonvolutions multiples, des labyrinthes qui de direction désorientent l’auditeur afin qu’il puisse se retrouver lui même dans le champ de son imaginaire.
(chronique : Franck irle)