chronique

L’OMBRA
/ Album « Soli »
/ Sortie en Février 2024

//Rares sont les groupes de rock progressif en France. Un style qui a toujours été confidentiel, voire underground et pourtant toujours bien présent si l’on creuse un peu. Tant de richesses musicales, de poésie à l’imaginaire sophistiquée et foisonnante qu’on laisse dans un coin sombre du paysage musical contemporain. Tant pis pour eux et tant mieux pour nous qui sommes avides d’explorer ces contrées sonores. C’est justement de ce côté-là que j’ai rencontré L’OMBRA au travers de leur nouvelle production : Soli.

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Raconter des histoires en musique, c’est ce qui anime ce quatuor originaire de Chambéry. L’OMBRA cultive l’ombre et la lumière avec une touche surprenante et très agréable puisque le chant de Giulia, tout en vers, se partage entre le français et l’italien.«Soli» pour «Seuls» mais aussi «Soleils» nous emporte dans une musique qui se veut intime, aérienne et sophistiquée de 9 titres magnifiques avec de belles plages musicales et envolées radieuses du chant de Giulia, un chant à la fois salvateur, protecteur où l’on s’abandonne aisément mais aussi mélancolique et assez étrange, ce qui ajoute encore plus de beauté.

Dès l’ouverture de l’album avec «Soli 1» une guitare aérienne, éthérée et brumeuse à la Robin Guthrie nous invite à la rêverie, puis une explosion rock nous souffle vers un chant italien chaleureux, un phrasé musical magique aux couleurs du progressif.

Les titres tantôt en français tantôt en italien s’enchaînent en un véritable plaisir addictif pour les oreilles. «Tissu» et «l’Hirondelle» sont de véritables chefs d’œuvres à la fois puissants et délicats. «Soli 1» et «Soli 2» indissociables, «Amigdala», une incantation venue d’un autre temps, d’une beauté rare.

Bref «Soli» est un album qui marque et il est difficile d’y rester insensible. Je suis devenu accro aux ombres et lumières de ce rock en «clair-obscur».

Le groupe performe sur l’album comme en live en déclinant ses concerts en configuration 360° pour créer une ambiance contenue et diffuse qui vous enveloppe. Positionné aux 4 coins d’un auditorium, L’OMBRA joue son spectacle autour du public, pour une expérience qui se veut plus immersive.

(chronique : Vince Picozine)

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