chronique

LOUIS MEZZASOMA
/ Album « Mercenary »
/ Sortie le 5 Mars 2021

// Lorsque j’ai écouté pour la première fois le nouvel album de Louis Mezzasoma, c’était entre les pluies diluviennes de janvier et le grand froid de février. Période grise, morose, ennuyeuse voire déprimante avec cette histoire de Covid qui s’éternise. Ainsi, ce que m’a apportée cette première écoute, c’est de la chaleur et de la lumière et qui plus est, de belles couleurs.

Dès le premier titre, « Kick Some Ass », (bien dit pour envoyer balader tout ce qui nous agasse.) je me suis retrouvé transporté par un blues rock qui m’a amené dans un vieux bar poussiéreux, baignant dans des teintes jaune et orange crépusculaires, entre Seasick Steve buvant une bière fraiche et Billy Gibbons, une Chartreuse à la main. Et dans ce bar, Louis Mezzasoma et son acolyte Gaël Bernaud en train de jouer les titres de « Mercenary ». Whaaaa ! C’est fou ce que la musique peut inspirer de drôle de choses.

Quoi qu’il en soit, je me suis tout de suite senti bien dès le début de l’album.

Puis arrive du lourd avec « Mercenary », un blues authentique avec la lancinance des cordes qui résonnent sous le passage du bottelneck, l’harmonica qui se mélange au grain crade overdrivé d’une guitare électrique et le coté hypnotique que j’aime dans le blues.

À peine je le découvre et je l’aime déjà cet album. Et ça me réconforte de savoir que la scène blues française se porte bien grâce à des artiste comme lui… enfin Louis, je veux dire.

Bien que le blues en France reste assez confidentiel, comme bien d’autres styles, je peux dire, pour avoir souvent fréquenté cette scène, que les concerts et les festivals blues font de vrais cartons, il y a un public de dingue et beaucoup d’émotions passent par cette musique. Alors, de voir un jeune artiste comme Louis Mezzasoma avec un parcours impressionnant et déjà un troisième album eh bien oui, ça fait plaisir !

Je continue à explorer « Mercenary » avec « Flat Land », ballade folk aux sons limpides inspirant un certain bien être par son coté à la fois profond et épuré qui apaise l’esprit et le laisse flâner au gré des songes.

On poursuit avec « Who U R » et « John-Lewis », blues acoustique pêchu qui fait taper du pied et claquer des mains qui nous amène vers la « Valley Of Shadows », long morceau inspirant les grands espaces aux lumières douces, où résonnent au loin un vieux banjo et le sifflement d’un personnage qui lui fait écho. Plus loin, « Rusty Man »qui balance lentement et donne des teintes de Bayou de New Orleans avec des cuivres magnifiques et puissants.

L’album fait escale pour finir au croisement de deux routes poussiéreuses, nous dépose et nous laisse finir le chemin à pied avec « Walkin’ blues », reprise roots et dynamique de Robert Johnson.

« Mercenary » s’écoute d’une seul traite, c’est un album magnifique et très abouti, les sonorités sont chaleureuses, colorés, les titres sont à la fois différents et cohérents et nous font voyager au fil de notre imaginaire ou des tranche de vie que nous fait partager Louis, mais au final, pendant 40 minutes, une chose est sûr, on est ailleurs et on est bien !

(chronique : Vince Picozine)

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