chronique

DEAD MEADOW
/ Album « Force Form Free »
/ Sortie le 9 Décembre 2022
(Blues Funeral Recordings)

//Sans jamais nous montrer le chemin mais seulement la destination, Dead Meadow nous invite à explorer des paysages oniriques dont seul le trio a le secret. Originaires de Washington, la formation débute en 1998, combinant des éléments du rock progressif au blues psychédélique, un triumvirat générant des ambiances raffinées, parsemées de fuzz.

C’est aussi la fusion de visions poétiques évoquées dans les 9 albums précédents, l’expression d’une intimité la plus profonde qui soit, (Old Growth 2008) dans une efflorescence sensorielle. Difficile justement à caser, Dead Meadow camoufle derrière leur visuel une tonalité musicale peuplée de dissonances et de psychédélisme rampant, une lumière équilibrée entre des murs de distorsions, un chant en suspension.
Après un enregistrement « Live From The Pillars Of God ( Levitation Sessions)« , l’évidence saute aux oreilles, Dead Meadow est bel et bien vivant. Leur sonorité se répand partout, le soin des arrangements est condensé dans un melting envoûtant. « The Left Hand Path » imprégne l’immensité de l’esprit, une voie s’ouvre comme un signe indiquant une nouvelle direction. Une sédimentation sonore où chaque instrument s’agglomère en couches synchrones. « The Lure of the Next Peak » élargit le spectre sonore, une dimension proche du west-coast Sound (évoquant notamment les Allah las « Mulberry Jam ») translucide et vibratoire, à l’image de l’art-work bigarré ; Dead Meadow change la colorimétrie de son noyau mélodique.

« Force Form Free » endosse parfaitement son nom, chaque titre est une déviation vers de nouvelles contrées. Aux passages acoustiques et planants (To Let the Time Go By), les compositions s’interconnectent avec brio jusqu’au final « Binah » et constituent le disque idéal pour entrer dans l’hiver et se fondre dans les motifs moléculaires s’éloignant du Stoner, une élasticité musicale dont la teneur dépasse toutes les étiquettes apposées à un genre trop souvent réduit à une succession de riffs accrocheurs.

Dead Meadow signe un disque sans la moindre rétromanie.

(chronique : Franck irle)

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