reportage

Il en aura fallu du temps pour enfin retrouver le BetizFest. Après des annulations, des reports, ré-annulations et l’incertitude d’une pérennité…Mais en même temps, j’ai l’impression que l’édition 2019, c’était hier. Sûrement du fait que c’était tellement bien que le souvenir reste intact.
Alors, à l’annonce de cette édition 2022 et surtout à sa confirmation, quelle joie de savoir que ce festival est de retour. On ne s’imagine pas les galères traversées par l’organisation mais la récompense est de taille.(BetizFest – 09 Avril 2022 – Cambrai) (Report par Vincent Vince Picozine)


(©photo : Vincent Gaillard)

Soit, cette édition ne durait qu’une seule journée. Ce n’est pas grave et puis en cas de pépin, ça limite la catastrophe. Puis, nous n’avons droit qu’à des groupes nationaux. Toujours pas de problème, dans le genre, ça grouille de pépites à nous laisser sur le cul !

Je suis prêt, paré, gonflé à bloc, je fonce, je me nourris déjà de cette expérience ressourçante de décibels alternatifs. Et le sort s’acharne ! Un imprévu de taille me contraint à annuler mon reportage. Fait chier ! Y a pas d’autres mots ! Heureusement, je trouve une brèche dans ce problème et réussi à me libérer quelques heures. Je n’assisterai donc qu’aux trois premiers concerts. Et bien, ça me remplit joie car en plus ce sont des groupes du coin.


(©photo : Vincent Gaillard)

Ouverture des portes 15h. J’arrive un peu avant. Dehors déjà une longue file d’attente de rockeurs de toutes tribus et générations confondus. À l’intérieur tout est quasiment à la même place. Je fais un tour vite fait avant l’arrivée du public et j’ai plaisir de découvrir et redécouvrir les stands qui animent aussi le BetizFest. L’atelier photo de Kalimba Mendes sur le thème inspiré de Punish Yourself et leurs têtes fluo, plus loin on peut se faire caricaturer la tête ou encore s’initier à quelques jeux ludiques à échelle humaine avec « Les dés taquins« . Cette année, il y a la présence d’un Luthier « atelier To » très intéressant pour de bons conseils sur l’entretien de sa guitare par exemple.

Puis ce que j’adore aussi ce sont ces fameux stands de sérigraphie qui grouillent d’inventivité par des bidouillages, collages, détournements plein d’humour décalé, parfois douteux comme « MaxiCat » qui propose aussi des stickers, badges, packaging détournés… du pur DIY comme on aime.

Aussi quelques expos d’artistes aux thèmes qui collent bien avec l’ambiance du festival notamment avec Thibaut Cogez, graphiste-illustrateur basé dans les Hauts de France, et même quelques véritables « Bêtises de Cambrai » à glaner au stand « Heretik« . C’est sans compter aussi que chaque groupe a aussi son étalage. Mais c’est un vrai marché me diras tu ?! Ben oui, mais c’est aussi ça un bon festival, c’est d’y croiser des choses qu’on ne voit pas ailleurs et qui vont avec la musique que l’on vient écouter.


(©photo : Vincent Gaillard)

Et puisque l’on parle de musique, il est déjà 15h30, le public fait maintenant la queue à la jolie petite caravane où l’on se procure les fameux tickets boisson alors que le premier groupe va attaquer son set.

On n’aurai pas pu commencer mieux que par AUTOTHUNE car après avoir traversé cette disette culturelle et les angoisses que nous offre le monde en ce début de troisième millénaire, un peu d’absurde et de dérisoire, de légèreté et de loufoquerie ne peuvent que nous faire un peu de bien.


(©photo : Vincent Gaillard)

AUTOTHUNE est un groupe Lillois formé en 2017 qui fait des reprises improbables façon Mash-Up comme les jeunes d’à ct’heure y disent ! Pour te donner une idée, quelques titres évocateurs : « Let’s Dance des Canards », « Matmatah-tayoyo », « Allumer le Feu-Leuleu », un mélange de Nirvana et de Dave qui donne « NirVanina » enfin bref de l’anthologie et un fendage de gueule garanti !


(©photo : Vincent Gaillard)

Bien sûr on pense aux « Marcel » des débuts, à la « Discomobile », au « Ludwig » et j’en passe, mais c’est super bien fait. Costumes potaches, beaufatitude et surtout une grosse dose de bonne humeur. Le concert (trop court évidemment) se termine bien sûr par une belle chenille de métalleux ! Et ça, ça n’a pas de prix !


(©photo : Vincent Gaillard)

Le ton est donné, on est dans le bain ! C’est alors que surgit de nulle part, TRAQUENARD ! Encore un groupe de Lille en mode décontracté, short, basket, t-shirt, une formation power trio qui balance entre punk hardcore et métal. Pas de prise de tête, ça en envoie et c’est efficace !


(©photo : Vincent Gaillard)

Je découvre ce groupe et franchement j’adore. Les titres sont hyper dynamiques, la voix vénère, mais pas trop de façon à ne pas être casse couille et je dirai même une certaine forme d’humour. La formule est bonne et une fois encore, le set est trop court.

À noter qu’un excellent split vinyle avec TRAQUENARD, VAUTOURS et EXIL vient de sortir, à se procurer d’urgence !


(©photo : Vincent Gaillard)

L’heure tourne et pour moi ça sent déjà bientôt la fin du BetizFest. C’est avec YAROTZ que je vais finir et en beauté s’il te plait. Encore une formation en trio, toujours dans une veine punk- harcore-metal mais avec une dominante post-metal. Un côté sombre prédominant se mêlant avec la brutalité du genre. Coté jeu de scène, c’est maîtrisé à fond. Le batteur est impressionnant. C’est aussi une belle découverte pour moi.


(©photo : Vincent Gaillard)

À chaque groupe, une identité différente. Le public semble bien intégrer ce retour en force du BetizFest et se fait de plus en plus nombreux au fil des heures.


(©photo : Vincent Gaillard)

Voilà, 18h, je rends les armes et m’éclipse la mort dans l’âme mais le cœur content d’avoir retrouvé ce festival de référence qu’est le BetizFest.

S’ensuivra du lourd de chez lourd made France avec BLACK BOMB A, LOUDBLAST, BENIGHTED, LOFOFORA et enfin le groupe préféré des daltoniens, PUNISH YOURSELF.

Bon en tout cas, une chose est sûre c’est que ça nous fait revivre que de se retrouver dans un festival, vivre l’instant présent, le son, le visuel, les odeurs, le partage, les rencontres. Ça parait presque con à dire, voire démago, mais c’est lorsque nous sommes privés des moments qui nous sont chers qu’on se rend compte de leur importanc

Bref, merci et bravo à toute l’équipe du BetizFest et sans aucun doute rendez-vous l’année prochaine pour les 20 ans !!!


(©photo : Vincent Gaillard)

(chronique et photos par Vince Picozine)

-> Facebook : https://www.facebook.com/betizfest

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