chronique
BARON CRÂNE
/ Album « Commotions »
/ Sorti le 9 Avril 2021
Quelque chose d’ininterrompu, une course aliénée, une matière dont les motifs répétitifs ne cessent de muter pour aboutir à un point culminant (« Firmin » qui ouvre l’album en est l’illustration), un groove élastique et sacrément dopé.
À la dominance instrumentale se greffent un spoken-word frénétique (« On rase les murs »), un chant contrebalancé (« Acid Rains »), des rythmiques math-rock, prog mais aussi noise…Le trio s’aventure dans un patchwork structuré, ciselé et sacrément foutraque, une trame cérébrale aux multiples facettes révélant un vrai talent d’écriture avec un amour de la mélodie déviante.
Après tant d’éloges, me diriez-vous quels défauts viennent enrayer le barillet dans lequel j’ai inséré toutes ces balles de superlatifs enjoués ?
En grattant un peu, il y a bien quelques petits détails qui se révèlent déformés au microscope, des bifurcations tangentiellement prévisibles, une nervosité organique s’enchaînant à des passages apaisés mais le mordant du trio en est tout autant croquant.
Là où certains disques sonnent trop lisses, il y a ici cette surface égratignée, presque abrasive qui vient accrocher le poil, c’est net et efficace.
(chronique : Franck irle)
(Artwork pochette : Florine Samson)