chronique
ASTÉRÉOTYPIE
/ Album « Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme »
/ Sortie le 29 Avril 2022
Il existe une musique en dehors des conventions et l’œuvre en question ici est singulière, comme une curiosité détachée de sa propre trajectoire. Le collectif Astéréotypie vient de publier leur troisième album, et il se révèle d’ores-et-déjà comme la surprise musicale de l’année.
Avec ses multiples rebonds rythmiques, Astéréotypie fait preuve d’une inventivité notoire, créant une zone d’autonomie musicale totalement jubilatoire. Le texte déclamé comme un manifeste surréaliste fourmille de trouvailles imprévisibles. Dans un registre flirtant avec le post-punk, Astéréotypie déstructure la norme par le biais d’une impertinence ontologique avec le revendicatif « Le Pacha ».
C’est ce subtil décalage, ces dissonances noisy – « Vivre soit 2 » – qui renforcent cette façon d’aller jusqu’au bout des idées. La recette ingénieuse du collectif est de décupler cette énergie au travers d’une syntaxe instinctive.
C’est avec l’aide de Christophe L’Huillier dans le cadre d’ateliers d’écritures et deux membres du groupe Moriarty que s’est concrétisé ce disque qui ne manque pas de surprendre (« Reine d’un sort »).
Les 9 membres d’Astéréotypie piratent le quotidien, détraquent l’ennui en empruntant des chemins souterrains, un art brut qui fait figure d’exception.
(chronique : Franck irle)