reportage

Manon a traîné son oreille curieuse auprès des métalleux dans le Disneyland du métal « le HellFest » ! Pour sa 14 ème édition, le festival a accueilli pas loin de 180 000 festivaliers. Retour sur 2 jours de découvertes, vendredi 21 et samedi 22 Juin 2019.
(HellFest Festival – 14ème édition / Clisson – Juin 2019 par Manon Bilot.)

Une édition 2019 débutée le 20 Juin par le Knotfest (journée organisée en coproduction avec le groupe Slipknot) sur un site respirable et sans trop de monde : les 3 autres jours étaient plus chauds en température, mais surtout blindés de monde ! Il fallait être à l’heure pour voir le concert de son choix, sous peine de rester en dehors des scènes, ou de devoir le regarder de loin sur un écran.

Vendredi 21 Juin 2019
La journée du vendredi s’est déroulée sans accrocs ; montage de la tente en un temps record puis découverte du site avec ses différentes scènes.

Chaque jour,  les scènes « Temple », « Altair », et « Valley » ont accueillies chacune un style de métal bien particulier. La « War Zone » concentre les mordus de rock punk et les Mainstages, bénéficiant de nouveaux écrans géants, invitent les groupes les plus connus.

Cette année, plusieurs nouveautés :
Des points d’eau disséminés dans tout le festival et dans le village,
un point restauration repensé qui reçoit des stands de nourriture du monde entier ainsi que des offres vegan et végétarien. Gazon, tables, arbres, il fallait bien ça pour accueillir en grand confort les festivaliers !

À la tombée de la nuit, le Bar du muscadet se transforme en bar rétro-éclairé et invite à chiller autour d’une bière dans une ambiance intimiste.

Le sculpteur Jean-François Buisson a encore frappé : après l’arbre, la guitare géante, voici l’horloge qui sonne toutes les heures !

L’espace VIP près des Main stages a été sur-élevé et aménagé pour accueillir plus de personnes. Je déplore néanmoins les accès PMR très mal situés et peu accueillants.

Bon et les concerts ?

Malgré Manowar qui a claqué la porte au nez des organisateurs le vendredi matin (aussitôt remplacé par Sabaton déjà présent pour le Knotfest), les concerts furent de grande qualité. J’ai apprécié une journée spécial frenchy sur la Mainstage 2 avec notamment Lofofora qui s’est déchaîné dès son entrée sur scène ! Beaucoup de monde les attendaient en ce début d’après-midi.

Direction la scène « Temple » pour rigoler avec les reprises de Trollfest ! Ils sont 9 sur scène, 1 roi, 2 princesses et leurs servants. Ces Norvégiens ont revêtu de sacrés costumes qui les mettent… »en valeur » ! Entre le métal médiéval, la trompette, le saxo, et leur chanteur délirant, ils ont joués leur fameuse reprise de Britney Spears, « Toxic ».

Retour sur la Mainstage 2 pour mes chouchous No One Is Innocent.
Kemar et ses amis ont enflammés la scène à coups de grands sauts et ont mis une ambiance de folie dans le public avec une pluie de slams. C’est un groupe incontournable de la scène rock Française ! Si tu les as loupé, ils tournent beaucoup et sûrement près de chez toi, tu pourras te rattraper avec le Frankenstein tour !

S’ensuit le show impressionnant de Dagoba aux flammes jaillissant du sol et le beau Wall of Death dans la grande fosse ! Shawter, excité comme jamais, remerciera plusieurs fois « le HellFest du fond du coeur ». Les Marseillais ont montré qu’en 20 ans d’existence et cinq albums, ils restent des pionniers du métal !

Petit détour par la Mainstage 1 avec Dream Theather. Dix ans qu’ils n’étaient pas venus fouler le sol Clissonnais ! De vrais virtuoses qui ne font pas seulement quelques accords et gueulent sur leur musique. Ils prennent grand soin de leur performance en ouvrant avec leur nouveau titre « Untethered Angel » puis enchaînent avec « As I Am », « Fall Into the Light »… Le pied de micro de James Labrie en aura ébloui plus d’un !

Les Impaled Nazarene qui arborent fièrement le chiffre 666 sur leur front ont retourné l’esprit des spectateurs qui n’ont fait que headbanger sur un bon black métal pur et dur au son lourd et gras.

J’avais ensuite envie de changer de registre et suis partie sur la scène de la Valley où Graveyard à performé en utilisant différents genres musicaux qui en font un son unique. C’est avec « Walk On » que le set est lancé, suivi de « Cold Love ». Ces chevelus mettent l’ambiance et jouent merveilleusement bien, j’ai été hypnotisé par cette performance. Coup de cœur du jour !

Pour bien entamer la soirée et me réveiller de cette chaleur écrasante, je décide d’aller en War Zone pour voir Hank Von Hell, après son départ précipité du groupe Turbonegro. Hank n’a rien perdu de sa folie et jouera la plupart de son album solo, « Egomania », avec ses acolytes, qui sont eux aussi, de vrais bêtes de scènes (coup de cœur à la guitariste). On adore surtout quand il reprend ses titres de Turbonegro « I got Erection » ou encore « All my friends are dead ». Très rock’n’roll ce show !

Entre deux bières avec des amis et le show de Mass Hysteria au loin qui sortira l’album live du HellFest cet automne,  je retourne à la War Zone voir Descendents. La nuit est tombée et la vue est belle : War Zone en feu, la grande roue au coin de l’oeil… Parfait ! Le groupe nous prouve que même après 20 ans d’absence sur le sol Français, ils sont toujours en forme et ont de la technique dans les doigts ! Ils réveillent l’âme d’adolescents des plus vieux fans du Hellfest ! Vive le punk rock US.

On terminera la journée avec Fu Manchu au sommet du stoner, et lorsqu’on va à leur concert, on sait pourquoi ! Ces Californiens sortent un son chaud, gras et fuzzy à souhait. Des riffs en veux-tu, en voilà, des chansons entêtantes. Le groupe à conquis le cœur de tous les spectateurs de la scène Valley ce soir-là. Vivement les revoir pour un set plus long !

Après ces 10 concerts, un tour de grande Roue, des problèmes avec mon bracelet qui s’est démagnétisé, une chaleur assez forte en fin d’après-midi, il est temps de rentrer sous la tente, avec les sons des derniers concerts au loin pour me bercer dans ma courte nuit…

Samedi 22 Juin 2019

Courte nuit, petit-déj tranquille, une petite douche et direction au pas de course le concert de Shaârghot que je n’aurais voulu rater pour rien au monde ce matin-là, à 11h00 ! La scène Temple accueillait son premier concert de la journée avec ce groupe Français (Île-De-France) de métal / indus / électro. Quel claque ! Tant par le son, la performance de ce petit groupe, l’univers sombre et viscéral de ces symbiotes qui ont contaminés le corps du groupe. Maquillé en noir avec un style cyber punk, Etienne, le chanteur fait pogoter le public dès son arrivée sur scène et nous plonge dans une autre dimension. 35 minutes de show, bien trop court aux goûts des 12.000 spectateurs présents, pour un samedi matin au Hellfest, il fallait le faire !

À découvrir d’urgence, coup de cœur du jour ! Ils sortiront prochainement sur leur page FB et Youtube le live de leur premier Hellfest.

Shaârghot

Passons à une toute autre ambiance, l’heure de l’apéro sonne, et quoi de mieux que Skindred pour mettre une ambiance chill ? Le groupe à vraiment une sonorité unique, entre groove, ragga métal, voir électro rock. Benji, chanteur très charismatique réussit à convaincre le public de la MainStage 2 dans ses absurdités : On fera un « tourner les serviettes » remastérisé avec des tee-shirts…J’ai adoré l’entendre en Live, il passera à Paris cet hiver, à la Maroquinerie, et j’ai bien l’intention d’aller danser une nouvelle fois avec lui !

Prochain concert : Batmobile. Ça à l’air marrant ce nom de groupe, alors je reste. Et j’ai bien fait, car ce trio à la pêche et offre un bon psychobilly qui ne laisse personne indifférent ! Ces Néerlandais ne ressemblent pas à l’homme chauve-souris, mais ce sont les seuls à être toujours ensemble depuis tant d’années dans l’histoire du psychobilly, alors respect parce qu’ils ont foutus le bordel en War Zone, impec’ pour la digestion !

batmobile

Que dis-tu de combiner une meuleuse, des peintures fluos, des crânes et pleins d’effets spéciaux ? T’aimes le métal indus ? Bienvenue dans l’univers Punish Yourself ! Les Toulousains ont fourni une prestation de folie sous la scène du Temple, malgré une trop forte lumière du jour pour apprécier pleinement le concert. Le groupe à offert le meilleur de lui-même avec des chansons du dernier album « Spin The Pig », hommage brutal au métal hardcore indus. C’était dansant, enflammé, explosif… Le groupe n’a laissé que peu de temps de répit à son public.

3 ans après l’Olympia, les Eagles of Death Metal foulent de nouveau le sol Français. Concert émouvant, retrouvailles avec son public, Jesse Hughes n’a pas hésité à aller jouer dans la foule, près des membres de l’association « Life for Paris ». Malgré quelques soucis de guitare qu’il a dû changer plusieurs fois pendant le set, le concert était énergique et pleines de bonnes ondes.  Le groupe a reconquis le cœur de son public Français malgré des déclarations déplaisantes lors du concert hommage aux attentats.

Les Norvégiens de Combichrist ont débarqués cagoulés sur la scène Temple pour offrir le meilleur de leur métal indus. Le groupe existe depuis plus de 15 ans mais a surpris un grand nombre de spectateurs tant le show était puissant et rythmé : une ambiance industrielle agressive règne, deux batteries qui s’affrontent et se déchaînent, un frontman furieux comme jamais et un guitariste qui explose tous les riffs ! Le chanteur du groupe, Andy LaPlegua n’arrêtera pas de provoquer le public en arpentant la scène, de droite à gauche, puis de gauche à droite. Les circle pits et pogos ne s’arrêtent plus pour le plus grand plaisir du groupe qui redouble d’énergie. 60 minutes de concert apprécié par la foule, encore une fois trop nombreuse pour accueillir tout le monde sous la tente.

Within Temptation est un groupe habitué du Hellfest. Les Néerlandais se sont encore assurés de proposer un show explosif avec des écrans et structures énorme sur la Mainstage2. Le métal symphonique n’est pourtant pas ma tasse de thé habituel, mais eux c’est différent, c’est un groupe que j’écoute depuis mon adolescence. C’est toujours une émotion quand je les vois en vrai, sur scène. C’est avec « Raise Your Banner »  que Sharon entre en scène, avec un immense drapeau à l’effigie du groupe. Des scènes de clips ou de décors sont passés en arrière-plan pour renforcer leur prestation tout à fait explosive : de nombreux lance-flammes viendront chauffer une ambiance déjà torride dans la fosse !

Tout d’un coup, j’entends « Personal Jesus » de Depeche Mode… Ils n’étaient pourtant pas programmés, que se passe-t-il ? C’est juste Def Leppard qui entre en scène, tout simplement. Les fans sont là et chantent avec le groupe dès les premières notes : « Rocket », « Animal »,  « Let it Go »  ou encore « Love Bites »sont joués sur scène. Leur prestation est un peu ennuyeuse par rapport à tout ce que j’ai vu en deux jours,  pas assez de folie à mon goût et trop de solos à rallonge.

ZZ TOP a bien fêté ses 50 ans avec nous au Hellfest 2019 ! « Got me under pressure » est la première du set des papys barbus. Les fans répondent une nouvelle fois présent à leur prestation arrangée pour l’occasion.

KISS, un groupe qui aime faire dans la démesure et ne néglige jamais ses fans : un concert haut en couleur, une scène magnifique, des écrans géants, des feux d’artifices, des flammes, des confettis, des ballons et surtout un groupe qui envoit du pâté ! On en parle du solo de batterie ? Eric Singer joue à la perfection et montre tout son potentiel au public, ravi, hurlant ! Pour ce concert exceptionnel de cette tournée « End Of The World Tour »  Kiss s’est déchaîné sur scène et n’a laissé que peu de répit entre chaque chanson, sauf pour s’assurer que le public en voulait encore plus, ce qu’ils ont fait ! En vrai showman, Paul Stanley revient même vers la fin du set en tyrolienne… Normal.

Bilan de ces deux journées :

Beaucoup de festivaliers se sont plaints de voir des enfants dans le festival sans protection auditive et jusque tard dans la nuit, quand certaines scènes nocturnes tournent souvent à la beuverie et autres accidents (agressions de jeunes filles, vols de portables, bousculade qui tourne à la bagarre, etc.).  Des comportements et choix qui n’ont normalement pas leur place ou lieu dans un tel festival. Néanmoins j’ai passé un agréable moment, en prévoyant bien les concerts que je souhaitais voir, tout en faisant des pauses fraîcheurs à l’espace presse, agréablement disposé, mais qui commence à être petit pour le nombre de média et VIP que le site reçoit. Il manque peut-être un véritable espace restauration, le détail des animations en soirée et un espace Merch’ pour que les VIP se sentent plus VIP…

C’était mon premier Hellfest, et je m’y suis sentie comme à la maison, j’y retournerai l’année prochaine sans aucun doute !

Un Hellfest corner ouvrira en Octobre à la place du bar Dr Feelgood à Paris pour ceux qui seraient en manque de métal !
(article et photos : Manon Bilot)

– Site :  https://www.hellfest.fr/
– Facebook  : https://www.facebook.com/hellfest/

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