interview

This Will Destroy Your Ears, un nom de groupe qui annonce la couleur pour le trio indie rock noisy en provenance d’Hossegor. Un univers où les décibels se plaisent à clamer haut et fort leur présence tout en sublimant l’expression mélodique, à découvrir !(©photo : Ben Potier)


Pouvez-vous présenter votre parcours ? Vous venez d’où ? Comment tout a commencé ? Quelles ont été les principales étapes et rencontres fondatrices de votre projet jusqu’à aujourd’hui ?

Ça faisait un moment qu’on se tournait autour, mais c’est lors d’une soirée où l’on jouait chacun dans un groupe différent qu’on s’est donné rendez-vous pour une répète-test la semaine suivante. À partir de là, tout a été très vite : on a eu un premier mini-set en un mois, on a enregistré une démo avec Antoine le Taulier du Circus, on a imaginé un premier clip que LOULA Productions a bien gentiment réalisé et on a décidé d’aller tester le tout en Angleterre. Là-bas, nous avons enregistré un premier deux titres chez Wayne Adams à Londres, partagé la scène avec USA Nails, JOHN ou black midi et posé les bases du projet tel qu’on l’imaginait : brut, live et imprévisible. De retour en France, l’Atabal à Biarritz et LMA à Saint-Vincent de Tyrosse ont commencé à nous soutenir, nous avons rencontré Dorian de JC Sàtan qui nous a proposé d’enregistrer un album, et on a monté notre propre label « Cowboy À La Mode », et l’album est sorti l’année dernière.

Au début, cette envie de jouer ensemble, c’était d’abord pour le plaisir ou il y avait déjà chez vous un désir d’aller plus loin ?

Au départ, c’était pour revendiquer la place du groupe le plus bruyant du sud-ouest ! Mais très vite les influences des uns et des autres nous ont fait prendre des chemins que l’on n’avait pas prévu, et que nous avons emprunté avec grand plaisir. Et bien sûr, on a tous envie d’aller plus loin que juste jouer pour le plaisir, mais sans le plaisir au départ, c’est quand même très compliqué !

Quelle place occupe la musique dans votre quotidien ? Ressentez-vous la pratique musicale comme un « besoin vital », un moyen d’échapper un peu du quotidien, un désir d’exprimer votre être… ?

La musique nous remplit de papillons dans le coeur et sans elle, nous serions en déséquilibre constant face au monde et aux autres, tels des animaux sauvages enfermés dans une cage dorée, certes, mais beaucoup trop étroite pour exprimer tout ce que nous avons à dire en tant qu’êtres humains… Non, en vrai, ça nous amuse.

Parlons de votre professionnalisation : quels en ont été les déclencheurs ? Avez-vous rencontré des difficultés dans le cadre de cette professionnalisation ? Des aides et des rencontres en particulier vous ont-elles permis d’y croire et d’avancer ?

Magali et moi (Pierre-Yo) sommes déjà intermittents depuis maintenant 20 ans… Nous sommes chorégraphes, vidéastes et metteurs en scène.

C’est pour Quentin que c’est plus compliqué : le projet lui permettrait certainement de décrocher le sésame, mais avec la crise sanitaire actuelle, c’est plus compliqué !

Les initiatives comme le Crossroads, ça représente une aide précieuse ?

Ça représente une visibilité qui est de plus en plus difficile à avoir. Il y a tellement de groupes et de projets musicaux en France, que les professionnels ne peuvent pas tout écouter ou découvrir, même s’ils le voulaient. Avec le label, on reçoit déjà beaucoup trop de messages par mois par rapport à notre capacité de production, donc je n’imagine même pas la boite mail d’un directeur de SMAC …

Après, c’est vrai que ça pose pleins de questions sur l’émergence et l’accompagnement. La France est remplie de groupes sous-estimés parce qu’ils ne rentrent pas tout à fait dans les cases…

Et quel a été l’impact de la crise sanitaire sur vos activités ? Avez-vous ressenti la nécessité de repenser votre mode de fonctionnement, d’aborder et de tester de nouvelles pistes pour vous faire connaître ou vous développer ?

Les annulations de concerts ont été la première salve de complications. Heureusement les promoteurs ont tous joué le jeu et tentent coûte que coûte de recaler les soirées quand ils le peuvent. Mais vu que le gouvernement reste désespérément flou quand à la reprise des activités, j’ai bien peur qu’une deuxième salve ne nous arrive rapidement dans les dents … En plus, sortir un album cette année risque d’être un peu risqué pour les émergents vu le nombre d’albums qui sont attendus en 2021 (tous les groupes se sont retrouvés en studio faute de live …). Par contre nous avons la chance de partager un studio (pARPAINg) qui fait parti d’un tiers-lieu absolument fantastique dans les Landes : CONTAINER. Je pense qu’on va pouvoir imaginer des choses nouvelles pour cette année et sortir deux trois trucs vraiment excitants …

Enfin, quelle est votre actualité et avez-vous un dernier mot à ajouter pour conclure cette échange ?

Nous serons en tournée si tout va bien de septembre à décembre (on joue d’ailleurs le 11 septembre en même temps que notre Crossroads Session au Celtic à Tarbes qui est l’un des lieux où vous serez le mieux accueillis dans le Sud-Ouest !), une sortie anglaise de CLEAR (notre premier album) est dans les tuyaux et un nouveau clip devrait sortir en Octobre.

Un dernier mot pour conclure ? Achetez de la musique aux groupes ! En plus de les financer en direct, ça les motive à continuer.

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