chronique

VERDUN / OLD IRON
/ Split EP
/ Sortie le 5 Octobre 2021

// Old Iron et Verdun ne font qu’un, une entité dont la musique est la passerelle. Un alliage où les éléments s’agrègent pour former une thématique commune, cohérente, une mise en abyme du désenchantement d’un monde confronté à ses contradictions, l’ambiance de fin du monde qui règne dans ces 4 titres en est même obsédante tant elle est proche du réel.

D’entrée de jeu, c’est ce climat froid et massif qu’inaugure Old Iron, un aspect notoire que le trio de Seattle s’évertue à mettre en relief, cette insondable profondeur de l’âme humaine confrontée à un consensus existentiel incarnée par le titre « Planetesimal ».

Cette pesanteur se poursuit avec Verdun, « Narconaut » claquant comme un uppercut cosaque, avec ses dissonances labyrinthiques. Une tension permanente, volcanique, une courte césure qui vient diluer ce maelstrom avant qu’un déluge de distorsions déferle sans prévenir. Aux espaces contigus se dresse une pulsation lente, sur laquelle se greffe un chant halluciné, terrifiant, une catharsis énigmatique dont seul Verdun a le secret.  La relecture de « Dawn Of The Angry » de Morbid Angel (avec la participation de Said Merqi) en est tellement saisissante, qu’elle en devient même personnelle, l’illustration de l’univers thématique de Verdun, conquérant de l’ombre passant momentanément vers la lumière, le temps d’une étincelle.

C’est un disque captivant, où se conjuguent frustrations et colère souterraine. Une musique qui s’apprécie à plein volume et qui restera dans la postérité comme le trait-d’union entre deux mondes, la transmission d’émotions brutes capables de déraciner le coeur de son socle.

(chronique : Franck irle)

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