chronique

SYD KULT
/ Album « Damnatio Memoriae »
/ Sortie le 21 Mai 2021

// Le monde est paraît-il au bout du rouleau, son agonie semble inévitable. De cette tragique constatation, il fallait un disque venant contrarier ce destin funeste et c’est chose faite avec le nouvel opus du quatuor Parisien Syd Kult conduit par Cyril Delaunay, qui vient à point nommé enfoncer le clou dans l’épiderme, histoire de procurer un mélange de plaisir-souffrance.

La pochette évoque les ruines d’une civilisation sur le déclin, « Unleash The Dogs » qui inaugure l’album révèle cette noirceur palpable et incurable qui s’est glissée subrepticement au coeur de l’humanité, laissant entrevoir au travers du prisme déformant des passions déchaînées, les artifices de héros préfabriqués.

La musique que propose Syd Kult dépasse de loin le cadre strict du rock progressif, parcourue de brefs passages d’entropie, elle est un cheminement élaborée comme une fiction dystopique, un filament en suspension dans l’espace-temps qui déroule ses nervures dans un décorum clair-obscur presque irréel.

« Where we belong » s’inscrit en profondeur dans l’encéphale et incarne avec une lucidité cruelle le désenchantement dans lequel le monde s’est engouffré.

Alors que les titres s’enchainent, on navigue constamment dans une atmosphère intrigante, trame cinématographique dans laquelle nous sommes les spectateurs d’un spectacle dramatique, témoins d’un cataclysme presque irréel, installés dans l’antichambre de l’inconscient collectif.

En point-d’orgue, « Damnatio Memorial » scelle une oeuvre cathartique dont la portée ne laissera pas insensible ses auditeurs.

(chronique : Franck irle)

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