chronique
SLOWSHINE
/ Album « Living Light »
/ Sortie le 8 Octobre 2021
La narration s’articule autour d’événements post-apocalyptiques, sujet qui interpelle Jan Oberg (guitare-chant), le leader du trio. Une catharsis incarnée dès le premier titre « Trails », composition contemplative dont la profondeur et la densité ascensionnelles s’ancrent profondément, déclenchant une expérience auditive intuitive.
« Battles Bones » et ses inflexions noise amplifie et repousse encore d’un poil le spectre sonore que le groupe s’emploie à délimiter, pour mettre en adéquation le contenu du texte avec la musique.
La singularité de Slowshine réside aussi dans les harmonies vocales irrésistibles de Jan et Sabine Oberg (Heights), ces guitares boueuses, étirées comme exhumées du passé mais terriblement actuelles, avec en toile de fond des déviations Noise, Sludge.
Réceptacle suprême de tous les mystères, la lumière qu’émet le groupe – tel un phare au milieu du brouillard – converge en un point cardinal, au centre même du coeur et de l’âme. C’est ce voyage que Slowshine entre ombre et lumière met en parallèle. Cette rencontre lunaire, cet alignement avec les astres (« Mother Moon » et son solo de guitare aliéné), tout y est relié, comme la cartographie d’un rêve éveillé.
La deuxième partie du disque est certainement la plus puissante, la plus audacieuse, les trois derniers titres s’emboîtent à merveille et constituent le point culminant d’une oeuvre fascinante, un travail de composition dont l’implication de chaque membre est perceptible.
Slowshine s’écoute dans son intégralité sans la moindre distraction qui viendrait perturber ce moment sacré.