chronique

//L’année 2021 nous a au moins démontré une chose, une émancipation des artistes qui a été bénéfique face à la morosité ambiante. La musique proposée par les labels indépendants (vecteurs essentiels de la diffusion culturelle) illustre un nouvel élan, un aiguillage hors des productions calibrées pour un public uniforme.

L’album de Skalli est un baume musical qui vient à point nommé. Sans emphase, sans fioritures, le duo a acquis une identité aux rebonds multiples, à l’inspiration intarissable.

Une familiarité qui donne envie de se dandiner, quelque chose de délesté du poids de l’ordinaire qui se transmet de manière spontanée, des chansons qui s’agrippent aux parois de l’esprit.

« I Feel Fine » pose les fondations d’une musique laid back, déployant ses guitares slide aériennes. Dès les premières mesures, l’attraction est immédiate, on a l’impression de découvrir cet objet comme un trésor retrouvé dans un grenier.

Avec le single « Pantomimes », Skalli fait une escale folk, un trait d’union avec la musique de leurs aînés que sont Neil Young ou le Velvet Underground.

On y perçoit tout un arsenal d’harmonies vocales, posées en couches délicates, évoquant cette sunshine pop flamboyante des années 60. Un art de l’équilibre que l’on retrouve dans « The Ashes of Mine » avec ce chant en première ligne délicat et feutré.

« Ins & outs » est le disque idéal pour s’engouffrer au creux de l’hiver, pour s’emmitoufler au coin du feu quand les jours raccourcissent, dont les ramifications nous aiguillent vers une musique résolument moderne.

(chronique : Franck irle)

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