reportage

par Vincent · 28 août, 2023

Rendez-vous incontournable avec notre festival adoré ! Pour sa 17ème édition et malgré les contraintes de la crise économique, Le Cabaret Vert a su être à la hauteur des attentes du public ! Cette année encore, il se déroula sur 5 jours, réunissant le gratin des scènes Hip Hop, Electro, Rock, Pop, Dub dans tous leurs états, sur 5 scènes avec pas moins de 130 artistes. Mais le Cabaret Vert c’est aussi bien plus qu’un festival de programmations musicales, c’est aussi un festival de BD, des arts de la rue, du cinéma, des échanges, un véritable lieu de vie et c’est aussi un eco-festival avec des engagements hors du commun. Bref, c’est le festival qu’il ne faut pas manquer ! (Le Cabaret Vert / du 16 au 20 Août 2023 / Charleville-Mézières) (Report du 18 Août 2023 par Vincent Vince Picozine et Marjorie Marty)

(©photo : Marjorie Marty)

C’est ainsi que nous attendions avec impatience ce fameux rendez-vous et c’est ce vendredi 18 Août que nous y sommes allés avec déjà le regret de ne pouvoir y participer plusieurs jours cette année. Vague de chaleur annoncée en cette fin de semaine, 31°C dans l’air à l’ouverture des portes. Heureusement tout est prévu avec des stands de distribution d’eau et de nombreuses zones ombragées.

Dès nos premiers pas sur le festival, nous avons la surprise de découvrir une nouvelle disposition du site : la scène Razorback a déménagé le long de la Meuse et peut accueillir encore plus de public dans un décor encore plus dingue ; la boutique mersh se trouve dans des locaux tout neufs ; la scène Greenfloor, toujours de l’autre côté de la Meuse se partage le Hip-Hop le jour et l’Electro la nuit ; un nouveau lieu dédié à la culture Dub nommé Zion Club.

(©photo : Marjorie Marty)

Le festival de la BD se trouve dans un espace plus vaste pouvant accueillir 70 auteurs et cette année sera le palmarès de la première édition du prix de la BD Cabaret Vert. Le Temps des Freaks, festival des arts de la rue, a malheureusement disparue pour laisser place à l’Estaminet, nouveau lieu de rencontre et de convivialité aux multiples facettes (happening, performances, jonglage, stand-up, magie, battle de bd, contes, apéro concert) bref de quoi se détendre et se reposer dans un cadre de verdure et de fraicheur.

(©photo : Marjorie Marty)

Arrive enfin l’ouverture des concerts et c’est avec TERNE, groupe post-punk de Mulhouse, que nous avons notre première bonne surprise. Le trio arrive sur scène tout de noir et rose vêtu et nous envoie une déferlante de titres à la fois survoltés et mélancoliques. Véritablement taillé pour la scène, le set nous absorbe dans son énergie et nous fait lâcher prise. On est indéniablement dans la nouvelle génération post-punk à classer entre Fontaines DC et Idles.

Terne
(Terne – ©photo : Marjorie Marty)

Au même moment sur la scène Illumination, c’est le groupe de Reims KIPLAN qui ouvre la journée. Toujours dans la veine rock, on a ici affaire à un son plutôt noise-alternatif. La voix de Laure nous guide pour des voyages au fil de nombreux thèmes introspectifs et débordant d’énergie. Excellent moment et aussi très bonne découverte, un groupe à suivre absolument.

(Kaplan – ©photo : Marjorie Marty)

Juste le temps d’aller explorer quelques recoins magnifiques qu’offre le Cabaret Vert, de déguster un Chimay bien fraîche et c’est à nouveau vers la scène Razorback que l’on a rendez-vous avec BENEFITS. On peut dire qu’au premier abord, c’est assez déconcertant. Ici la guitare et la basse de punks agitateurs ont été remplacées par des machines. Seule la batterie a subsisté. C’est donc une musique bruitiste accompagnée d’un parler/hurler du leader Kingsley Hall que nous découvrons. Au début, on ne comprend pas trop ce qui se passe puis grâce à l’incroyable présence de Hall qui exprime sa rage avec une maîtrise assumée, on se prête au jeu et on se laisse envahir par la prestation.

(Benefits – ©photo : Marjorie Marty)

Parallèlement, sur la scène Illumination, apparaissent The SELECTER. A l’instar de MADNESS l’année dernière au Cabaret Vert, ce groupe légendaire de la scène ska issu du mouvement 2 Tone au début des années 80 vient embraser la foule sur des rythmes dynamiques et dansants, créant une liesse générale qui atteint son apogée avec des tubes tel que « On My Radio » ou encore « Too Much Pressure ». Pauline Black et ses compères sont au top et laisseront un souvenir mémorable de leur passage. Le public est ravi !

(The Selecter – ©photo : Marjorie Marty)

Déjà 20h30, le temps passe si vite et simultanément viennent à nous deux nouveaux grands rendez-vous. D’un côté avec « COACH PARTY » tout droit venu de l’île de Wight, véritable vivier d’énergie musicale avec leurs consœurs de « Wet Leg ». Ici on parlera plutôt d’un rock alternatif à la sauce 90’s. On pense « Breeders », « Sonic Youth » ou encore, entre autre à « Hole ». Nous sommes pris dans un cyclone sur-vitaminé, addictif et dansant avec une envie de bondir dans tous les sens. Groupe à suivre de près, à voir, revoir et écouter en boucle.

(Coach Party – ©photo : Marjorie Marty)

Au même moment d’autres bonnes ondes firent vibrer l’air sur le festival, , c’est FISHBACH qui nous a de nouveau envouté. C’est au Cabaret Vert que nous l’avions découverte en 2017. La fille du pays revient pour notre plus grand plaisir dans son univers plein de mystère. Entrée sur scène avec une gestuelle et une tenue voluptueuse faisant penser à Kate Bush. Mi sorcière, mi fée, Flora nous embarque de titres en titres chargés de choses étranges et de poésie et sa voix grave nous guide jusqu’à la tombée de la nuit, enchaînant les meilleurs titres de ses deux albums aux sonorités rock et synthpop. Moment fort du concert : la pause cigarette et verre de vin, très intimiste et chargée d’émotions pour FISHBACH car sa grand-mère faisait partie du public.

Autre retrouvaille avec VIAGRA BOYS que nous avions découverts en 2019. Cet immense et génialissime groupe post-punk suédois à la rythmique disco nous en met à nouveau plein les yeux et les oreilles. Sebastian Murphy, le charismatique chanteur, est toujours aussi déjanté, tatouages hallucinants, éternelle pantalon de survet’ et gestuelles nonchalantes, enchaînant des espèces de kata maladroits. Un visuel et un son addictif qui nous donnent encore un grand moment d’émotion et un gros délire sur le titre « Sports » !

Et nous avons fini avec le concert assez étonnant de CHRISTINE AND THE QUEENS, prestation concept défendant son dernier album Paranoia, Angels, True Love. Assez loin de l’idée que nous avions de l’artiste, c’est-à-dire sans être particulièrement fan, les titres étaient à la fois intenses et apaisés. La performance scénique mêlait poésie, danse, émotions denses, comme le combat d’une vie, dans un décor antique. La prestation ne laissera pas indifférent et le public sera conquis. Ainsi s’acheva pour nous cette merveilleuse journée avec un petit coup d’œil sur le concert des CHEMICAL BROTHERS qui n’ont pas manqué de nous rappeler le son Big Beat des 90’s la scène était impressionnante !

Nous avons donc exploré la scène rock lors de ce trop court passage au Cabaret Vert 2023 et cela a été un enchantement. Il ne fait déjà aucun doute que cette édition laissera un souvenir particulier à cette foule heureuse qui a parcouru avec délice les sous-bois, les allées et pelouses de la plaine de la Macérienne. 5 jours et 5 nuits en apesanteur, 127000 festivaliers, 130 artistes, 5 scènes, 70 auteurs de bd, 7 tables rondes thématiques et 2500 bénévoles qui ont constitués cet événement de plus en plus audacieux. Également un grand coup de chapeau pour l’engagement environnemental du Cabaret Vert qui d’année en année tend à diminuer ses émissions carbone pour atteindre le zéro. Ambition qui passe par une stricte mesure de ses émissions et par la mise en place de nouvelles actions concrètes. On se donne rendez-vous les 15, 16, 17 et 18 août 2024 pour l’édition de tous les changements. Nous avons déjà hâte !!!