chronique

MUDWEISER
/ Album « The Call »
/ Sortie le 19 Avril 2022

// On les pensait enlisés dans les sables d’un désert, embourbés dans la vase d’une jungle austère, exilés aux confins de la civilisation. Après avoir rallumé la mèche avec un quatrième album explosif, le quatuor Mudweiser repart justement sur la route. Séance de rattrapage, on rembobine le film.

Quelques conditions préalables pour écouter Mudweiser. Un minimum de volume requis, éteindre le limiteur de décibels et monter le potentiomètre jusqu’à ce que le vu-mètre arrive au rouge. Mudweiser a réussi à transformer la musique en sensation de vitesse, on fonce dans un bolide rouillé vers une destination inconnue. Fait notable, chaque album est l’alignement des disponibilités de chaque membre. Aux ingrédients des disques précédents -des morceaux compacts, des distorsions poussées à leur maximum – il faut ajouter le chant rocailleux de Reuno (Lofofora). Ce side-project constitue dans le temps, l’union de vétérans de la scène Rock en France.

« The Call » réussit à vous tenir en haleine pendant toute sa durée. Aucune ambiguïté, c’est direct, trempé dans la suie et nimbé de sueur. Chacun des huit segments qui composent l’album naît des cendres du titre précédent. Invitation est capable de se modifier selon différents modes d’écoutes, passant du granuleux au corrosif.

Mudweiser c’est une bande d’amis qui ne veulent pas baisser les bras, au contraire, dans un geste triomphale, Saïd et Jay font preuve d’une énergie inépuisable, portés par le drumming fougueux de Xavier. Titanesque, voilà le terme définissant « The Call« , une suite coup-de-poing asséné direct dans un gant de velours. Libres de toute contrainte inhérente au Stoner Rock, les 4 compères délivrent des titres angulaires qui s’emboîtent à merveille (High Again et Blasted Forever ) avant de prendre un léger envol avec Sister Mary.

Capable de maintenir cette tension tout en infléchissant les contours en de subtiles nuances, Mudweiser a réussi à injecter dans son répertoire un carburant surpuissant, projetant l’ensemble à la vitesse d’un bolide lancé à vive allure dans un road-trip solaire et lunaire.

(chronique : Franck irle)

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