chronique
METRO VERLAINE
/ Album « Funeral Party »
/ Sortie le 27 Mai 2022
Influencé par la cold wave 80’s et nourri au Post Punk Anglais, le duo prend forme en 2013. En artisans bricoleurs, les premières compositions s’échafaudent autour d’une guitare et de boîtes à rythmes. Minimalisme et complicité, une mécanique fluide qui se concrétise avec leur premier Ep « Manchester ». Textes en Français, chantés lascivement, évoquant la perdition, le spleen, les amours ratés, le tout composé par Axel. Un premier album intitulé « Cut-Up » sort en 2017 produit par Charles Rowell du groupe Crocodiles. Des titres tels que « Tequila Sunrise » en contraste avec « Codéïne » au tempo plus relevé relèvent d’un défi accompli et d’une identité musicale assumée. Le duo se permet de rendre un bel hommage à Richard Hell, avec une élégance du riff dans la tradition des Cure ou Joy Division (« J’voudrais finir comme Richard Hell disparaitre dans la ville »).
Metro Verlaine aura traversé cette longue période de famine culturelle pour publier au printemps « Funeral Party« , album bien plus sombre et enclin à une conscience affinée sur le monde en déclin dont nous sommes les spectateurs. Sentiments exprimés cette fois-ci dans la langue de Shakespeare, avec cette pulsation métronomique, inspirée du Velvet, les compositions sont bien plus post punk, naviguant constamment entre douceur et fébrilité. Le contraste de la pochette avec la tonalité du disque est une invitation à danser sous les stroboscopes. « Life is a riot » est d’une efficacité redoutable. Exutoire des phantasmes secrets, amours bleutés de la nuit, Metro Verlaine est un peu notre histoire à tous. Musique cérébrale obsédante dont les motifs crissent et se télescopent, « Funeral Party » enterre définitivement la défiance de certaines critiques à l’égard de la scène Française.
(chronique : Franck irle)