chronique

JEGONG
/ Album « The Complex Inbetween »
/ Sortie le 9 Juin 2023
/
(Pelagic Records)

/Plutôt que de désigner un genre musical choisissons une définition hypothétique du deuxième long format concocté par Reto Mäder (Sum Of R) et Dahm Majuri Cipolla (MONO). Prenons le single « KurkOM« , titre qui n’est pas sans évoquer Can, Neu et autres formations Teutonnes, communément référencées sous l’appellation Krautrock. Permettez-moi d’oblitérer cette désignation réductrice, formelle et atone.

Primo, JeGONG est originaire de Suisse et leur précédent album confirmait une identité personnelle, héritée d’une musique imprégnée d’une foultitude de références. « The Complex Inbetween » est bel et bien un voyage, le but n’étant pas de ressusciter les pionniers de la musique électronique, mais de propulser dans la matière sonore, de petits détails noisy répétitifs et des saillies de mitraillages hypnotiques d’arpégiateurs qui renforcent cette musicalité.

Fermez les yeux et enfilez votre casque, ne résistez pas ! Entendez vous ce souffle froid venu des profondeurs qui vous entraîne à l’autre bout de l’univers ? Et ce n’est jamais la fin du voyage puisque JeGONG s’attarde sur des riffs synthétiques bardés de cliquetis métalliques. Ce n’est donc pas du post-rock dans lequel les observateurs ont tendance à enfermer tout ce qui est instrumental, le point de bascule se renforce notamment avec « Focus Defocus » drapé de delays, de guitares aériennes, mais surtout de scintillements mélodiques portés par une batterie hypnotique. L’album ne fléchit pas conservant sa perspective, chaque titre poursuivant la quête d’une déflagration, non pas finale, mais au détour d’une mesure inattendue.

De ce passé proche et d’un futur imminent, tout un univers se condense en un noyau irradié. Pelagic Records ne cesse de nous surprendre par l’éventail de ses nouvelles recrues.

(chronique : Franck irle)

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