chronique

AQUASERGE
/ Album « The Possibility Of A New Work For Aquaserge »
/ Sortie le 21 Octobre 2021

// Cinquième livraison de la formation atypique progressive Aquaserge qui revisite les œuvres de compositeurs de musique contemporaine (Edgar Varèse, Morton Feldman…) en les modernisant sous une forme conceptuelle totalement décloisonnée. Un ensemble foutraque hautement rythmique où sont utilisés un arsenal d’instruments (cloches tubulaires, cuivres, cordes) pour une lecture rigoureuse respectant les codes de la musique minimaliste.

Cette appropriation ne s’est pas faite sans obstacles. D’une part la situation globale liée à la pandémie mais aussi, les droits d’auteurs limitant l’exploitation d’oeuvres originales. Dilemne qui n’affectera pas pour autant le rendu sonore de ce disque iconoclaste.

« Un Grand Sommeil Noir », de facture pop, inaugure le disque d’une étrange manière. Julien Gasc et ses compères brouillent les cartes en croisant musique savante avec « Free Rock » (Comme Des Carrés De Feldman) avec une excentricité débordante parfois déroutante.

Aquaserge est toujours aussi imprévisible, cultivant un certain goût pour l’avant garde, une condamnation de la formule classique couplet-refrain, un esthétisme de formes, de plans et de perspectives ambigus.

Une œuvre d’art en soi, d’apparence canonique, dont le canevas s’inscrit dans une démarche de rupture avec l’adaptation stricte de l’oeuvre originelle.

C’est dans le giron Toulousain que le collectif a composé les 8 titres du disque. Adeptes d’instruments analogiques, Aquaserge cultive cet art de la composition jusqu’au-boutiste aux embardées instrumentales pataphysiques reconnues par leurs pairs contemporains, une réinvention jubilatoire de l’écriture abstraite. Un format dont le contenu ne se limite pas à une virtuosité gratuite, mais à l’expression formelle d’une ingéniosité instinctive.

(chronique : Franck irle)

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