interview
Visage de jeune premier, allure romantique mais moderne, Jeremy Kapone à tout pour plaire et même agacer, tellement ses expériences sont fructueuses. Passant du cinéma à la chanson et de la chanson au cinéma, sans mal, il est surprenant de polyvalence et de facilité.
Tantôt chanteur du groupe pop « Kaponz et Spinoza », tantôt aux côtés de Sophie Marceau dans « LOL », film pour lequel il a également écrit et interprété la chanson « Exil », Jeremy Kapone est devenu un personnage remarqué du paysage cinématographique après ses rôles dans plusieurs films mais également sur le petit écran dans la série humoristique « Le Grand Restaurant I et II ».
Il nous arrive aujourd’hui en solo avec son 1er EP « Aquarium ».
Jeremy comment vas-tu ? Comment te sens-tu alors que tes diverses activités semblent te réussir ?
Plutôt bien l’ami ! J’en ai connu des pires, ça travaille dur en ce moment, c’est loin de tout repos de lancer ce nouveau projet mais l’aventure est belle et elle ne fait commencer… Mais surtout l’envie est là ! Ce n’est que le début, je ne sais pas où cela va mener mais c’est déjà une grande fierté et bonheur de réussir à sortir ce premier EP car malgré les apparences, ça n’a pas été si simple que ça !
Hyper’acteur ? Hyper’auteur – compositeur ? Hyper’chanteur ? Ou tout simplement Hyperactif ?
Tu vises juste l’ami ! En plein dans le mille même, impossible de m’empêcher de toujours chercher des idées ou de faire. Je suis accro à l’imagination, c’est ma drogue, mon moyen de survie, mon échappatoire pour m’élever loin de la terre ferme. Après, il m’arrive parfois tout de même de ne rien faire… mais ça ne dure jamais très longtemps. Généralement dès lendemain ça me démange. J’ai réalisé que je ne concevais pas la vie autrement que dans une perpétuelle création artistique. C’est mon obsession ! « Pas de vacance, pas de trêve ! » dis-je dans une chanson à venir.
A multiplier les facettes et les activités ne deviens tu pas limite schizophrène ?
Oh mais je le suis ! À vrai dire, nous le sommes un peu tous je pense. Un de mes auteurs préférés, Henri Michaux, eut cette pensée : « On est peut-être pas fait pour un seul moi », je suis plutôt d’accord avec
ce drôle de zig sur ce point.
À une lettre près, tu aurais pu être l’arrière petit fils de l’un des plus grands criminels et trafiquants de l’histoire, peux-tu nous expliquer comment tu en es arrivé à ce « début » de carrière
cinématographique et musicale, très prometteur, qui est loin d’être un hold up ?!
Ahaha ! La musique, j’y suis arrivé en combinant ma passion pour la guitare et ma passion pour l’écriture ces deux ont fait bon ménage chez moi dès mes quinze ans et depuis ça ne m’a pas lâché. Pour ce qui est du cinéma, un jour je tombe sur une petite annonce : « Cherche Musicien pour un film ». J’y ai répondu en pensant que c’était pour de la figuration, j’avais besoin de me faire un peu de sous et puis je me suis retrouvé quelques mois plus tard avec le premier rôle masculin du film « LoL ». Voilà comment j’ai commencé ces deux disciplines.
Aquarium est ton nouvel EP 6 titres, aux accents résolument pop rock qui préfigure l’album à sortir en 2017. Depuis tes expériences et tes premières armes avec ton groupe « Kaponz et Spinoza », qu’as-tu changé dans ta manière de travailler et dans ta musique ?
Ma façon d’écrire et de composer est restée la même, elle a juste évoluée au fil du temps où j’ai vraiment cherché à préciser mes textes, mon jeu de guitare. Pour ce qui est de l’enregistrement, c’était la première fois que je travaillais avec un arrangeur/réalisateur, Louis Sommer, et avec qui j’ai pris le temps de vraiment peaufiner le son dans son studio.
Ce qui a donc réellement changé c’est mon son, il me semble ainsi que ma voix qui a mûri.
Peux-tu nous parler de cet EP, de son contexte de réalisation, de son écriture et de son ou ses sens ?
« Aquarium »a été enregistré dans un petit studio du nord-est de Paris non loin du métro Stalingrad. Après un an de travail dans cet endroit avec mon ami Louis Sommer, nous avions 16 titres enregistrés, (certains que j’avais écris récemment d’autres qui étaient plus anciens, depuis les années j’avais accumulé une centaine de titres dans mes tiroirs), et nous avons décidé – avant de partir sur un album – de sortir un EP. C’était l’une des étapes les plus délicates, de faire le choix des cinq titres. Nous avons au final choisi les plus rock et avons finalisé les enregistrements, le mix et le mastering ensemble avec un ingénieur son qui nous est venu en aide, Laurent Binder, – tout cela sans label, nous étions en indépendant total ! Puis grâce à cet EP nous avons trouvé un contrat avec un label : Panenka.
Pour ce qui est du sens ou des sens, je préfère toujours laisser les gens écouter et s’imaginer ce qu’ils y voient et ressentent plutôt que de vouloir expliquer au risque de figer. J’essaye d’avoir une
écriture très visuelle avec des constructions de phrases qui permettent à l’imagination de s’y engouffrer et se développer par son propre gré.
À de très infimes différences près tu entames ta carrière de la même manière qu’un Marc Lavoine : du grand au petit écran vers la musique. Penses-tu choisir entre ces disciplines ou poursuivre le tout de front comme lui ?
Aujourd’hui clairement, je ne me consacre qu’à la musique mais à travers la musique, il y a la scène, il y a les clips, qui rejoignent pour moi aussi d’une certaine façon le travail d’acteur.
Après dans le futur, si jamais je reçois une belle proposition au cinéma, un rôle qui me plait je le ferai avec plaisir ! Seulement, ça n’arrive pas souvent un beau rôle, c’est quelque chose de rare. Ainsi je me suis promis de revenir sur le grand écran seulement lorsque j’aurai des coups de cœur.
Auteur, compositeur, interprète, et acteur, gravure de mode et fantasme féminin (et masculin pour certains) : qu’est-ce qu’il te manque ?
Hé ho l’ami ! T’en rajoutes pas un peu là ?
Tu as toi-même réalisé le clip d’ »A ce moment même », est ce que ça laisse présager de expériences futures de réalisation de formats longs ?
Je ne pense pas mais d’autres clips, oui.
Aurons-nous un jour un film de JK, avec JK et B.O chantée et écrite par JK ?
Si vous me le financez, je veux bien essayer !
Dans ton teaser pour le clip de « Ton cœur, ton âme et tes dix doigts », nous apprenons en lisant dans les lignes de ta main (excellent), « qu’il faut faire confiance à sa voix intérieure » : que te dis la tienne ?
De ne pas paniquer, d’être patient et persévérant et de prendre le temps de bien faire les choses en appréciant ce que tu fais avec amour.
Dans ce même clip tu clopes…On pourrait même dire que la clope joue dans le clip et qu’elle est également un élément du texte de la chanson. N’as-tu pas peur de t’attirer les foudres des lobbies
anti-tabac ? est-ce ta manière d’être subversif mais avec classe ?
C’est un accessoire esthétique pour moi, la cigarette peut être excessivement élégante par son geste, ses volutes et peut-être qu’inconsciemment je me suis dit que fumer dans mes clips c’était une façon de dire que la création artistique doit être quelque chose de libre. Ce que j’exprime à travers ce texte, c’est un grand élan de liberté, de légerté loin de qui nous enserre l’esprit, nous contrôle… d’où la fumée de cigarette et les taches d’encres. Elles représentent pour moi quelque chose d’aquatique, de libre qui évolue dans l’espace sans se soucier des forces de gravité …et encore moins des lobbies !
Si je devais deviner tes influences, je proposerai : les Rolling stones, un petit côté « Harlem Shuffle » pour « A ce moment même », ou encore « Bashung » dans ton flow et tes textes ou même « Dutronc » dans le flegme et l’attitude…Qu’en penses-tu ? qu’elles sont tes influences et tes inspirations ?
Ça me va ! À vrai dire, je ne sais pas ce que vous en pensez mais les influences et inspirations sont infinies… Même ce qui te déplaît peut-devenir une influence à contre-exemple ou une inspiration parce que ça t’agace et te donne l’envie de faire mieux ! Si je devais citer toutes mes influences, je m’y perdrai mais en voici quelques unes : TOM WAITS, MAX ERNST, RIMBAUD, GORILLAZ, JIM JARMUSCH, NEIL YOUNG, JIMI HENDRIX, WU TANG CLAN, CHET BAKER, etc….
Si l’on doit te souhaiter quelques choses pour la suite, qu’est-ce que tu aimerais que l’on te souhaite ?
Oh c’est gentil de votre part mais je vous laisse le choix sur cette question… Vous me direz ce que vous m’avez souhaité et le jour où l’on se rencontrera, on verra si ça s’est exhaucé.
As-tu un petit message pour ceux qui t’aiment déjà ?
Je vous aime aussi.
Pour ceux qui te découvrent ?
Soyez les bienvenus !
Pour ceux qui ne t’aiment pas ?
C’est pas grave, vous vous en remettrez.
Pour quelqu’un en particulier ?
Hey Stella ! Tu me manques.
Peux-tu, s’il te plait, nous faire un tour d’horizon de ton actu et de tes projets ?
La sortie du EP le 3 juin. Fin septembre, je boucle les enregistrements de mon deuxième EP et l’album. le deuxième EP sort avant fin 2016, l’album courant 2017. Et au milieu de tout ça, concerts,
clips…
Merci beaucoup Jeremy et M…. pour la suite en attendant de te retrouver devant nos caméras au gré de tes dates !
Merci Slimane pour cette interview variée et pleine d’humour !
//Interview : Slimane
-> Facebook : facebook.com/Jeremy.Kapone.Officiel