chronique

REPTILES
/ EP « My Sworn Enemy »
/ Sortie le 16 Novembre 2021

// Le cas de Reptiles est à l’exact opposé de la scène actuelle. Un perpétuel défi que s’autorise Sylvain Arnaux, celui de transfigurer un répertoire au demeurant peu conventionnel vers quelque chose de viscéral dont la démesure n’est jamais biaisée. Une dualité qu’incarne une pochette vitriolée avec une musique glaciale, d’où jaillit des émanations tropicales de souffre et de vapeurs alcoolisées. Reptiles est à l’image de cet artwork fascinant.

D’emblée, on plonge dans un climat intimiste où se côtoient émotions brutes et sentiments éplorés, tapis rouge avec « Venin Bleu » dépoilé au possible, avec cette tension ascendante où la voix de Sylvain Arnaux teintée de rouille dessine une ligne de démarcation au creux d’un univers où se combinent post folk goth punk.

Un background musical hybride d’une entité à deux têtes, dont les rites secrets hérités de l’underground sont portés ici au pinnacle. « My Sworn Enemy » avec ce chant abrasif qui vient se greffer sur une rythmique punkoïde, un substrat organique qui palpite comme un coeur irrigué d’une noirceur palpable, couleur qui exerce un pouvoir de fascination irrésistible. Quelque chose de vénéneux où l’on serait tenté d’en goûter le brûlant poison.

« Now » prend des excursions plus exotiques, un road -movie hypnotique aux confins d’un no man’s land « i don’t where i go, but i must go.. now ». Une chevauchée sans limites, une dérive bluesy où les frontières sont effacées, où la ligne d’horizon s’évanouit lentement.

« Tooth for tooth » qui conclut l’EP, chanson confessionnelle, trempée dans le feu, dont la beauté terrifiante et torturée ne peut qu’émouvoir.

Sylvain Arnaux signe un disque bouleversant, et l’on ne peut qu’être impatients de le voir sur scène !

En concert aux Bars en Trans LA TRINQUETTE Jeudi 2 décembre 2021 !
(chronique : Franck irle)
(pochette©Christophe Blanc Valparess)

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