reportage

Cette année Le Cabaret Vert s’étalait sur cinq jours et quatre scènes pour accueillir plus de cent artistes. De la musique avec des têtes d’affiches (Slipknot, Pixies, Madness, Stromae, Orelsan, VALD, Vitalic, Fontaines DC, Véronique Sanson, Liam Gallagher …) et des découvertes, mais aussi comme à chaque édition, un Festival de la Bande-Dessinée avec des rencontres dédicaces avec les plus grands auteurs du moment et une expo Bd, un festival du cinéma à « l’Idéal », qui projette clips, courts métrages, films ou documentaires tout au long du festival. Et n’oublions pas « Le Temps des Freaks » qui propose quatre jours d’Art de la rue dans un décor magique et surréaliste renouvelé tous les ans, un véritable lieu d’évasion et de détente entre le monumental et l’intimiste accueillant des compagnies de spectacles incroyables. Et puis il y a aussi des conférences, des rencontres, des débats aux thématiques traitant de l’éco responsabilité, de l’alimentation, la biodiversité et le développement durable. (Cabaret Vert – 17 au 21 Août 2022) (Report du 19 et 20 Août par Vincent Vince Picozine et Marjorie Marty)

Cabaret Vert – Récit de deux jours plaisirs

Nous sommes arrivés le 19 Août et c’est avec émerveillement que nous savourons la déco de cette nouvelle édition du festival. La scène Razorback et son univers à la Mad Max, véritable temple du rock, les deux énormes scènes Illumination et Zanzibar et la Greenfloor en pleine forêt de l’autre côté de la Meuse et puis cet immense arbre rouge qui se dresse tel un symbole. On imagine déjà le spectacle lumineux une fois la nuit tombée.

(©photo : Vincent Vince Picozine)

C’est avec Chester Remington que l’on débute les concerts. Formation de la région de Reims, c’est un rock puissant et inspiré des années 90 avec une pointe 60’s. Les cinq compères enchaînent leur compos détonantes et loufoques et nous plongent dans une ambiance survoltée. Dans la même veine, on avait prévu d’aller voir Wolf Alice, mais le groupe est annulé, remplacé par Fat White Family ! Nous exprimons notre joie, « Whaaa, trop cool » car nous adorons ce groupe qui fait partie de cette vague inspirée de l’espèce de revival post-punk qui court en ce moment. C’est un vrai plaisir de les découvrir sur scène, un rock mélodique, psyché, provocant et nonchalant. L’attitude du chanteur, Lias Souadi nous rappelle un peu le chanteur des Viagra Boys (vus en 2019 au Cabaret Vert). Excellente prestation scénique de titres du très bon album « Serfs up ! ».


(Chester Remington ©photo : Vincent Vince Picozine)


(Chester Remington ©photo : Vincent Vince Picozine)


(Chester Remington ©photo : Vincent Vince Picozine)


(Fat White Family ©photo : Vincent Vince Picozine)

Hop, un petit bond jusque la scène Razorback pour voir la formation US Frankie & The Witch Fingers, une bande de Hippies à la sauce Garage-Psyché aux humeurs un peu punk avec une pincée de surf californien. On en oublie les quelques gouttes qui commencent à tomber.

On monte encore d’un cran d’énergie avec Franck Carter & The Rattlesnakes pour un véritable concert punk furieux et brutal. À peine entré sur scène Franck se déchaîne et donne le ton, le rock va se faire sauvage ! Dès le second morceau, il passe par-dessus les crash-barrières et plonge dans la foule qui le porte à bout de bras. Franck continue ainsi le concert et donne l’impression de marcher sur un public en ébullition. Un immense pogo s’installe et se transforme en circle- pit autour de Franck. Un concert dont l’intensité ne faiblira pas et même si la pluie s’installe peu à peu, l’ambiance et la chaleur nous font ignorer cette eau providentielle.


( Franck Carter & The Rattlesnakes ©photo : Vincent Vince Picozine)


(Franck Carter & The Rattlesnakes ©photo : Vincent Vince Picozine)

On finira cette journée avec Yard Act, excellent groupe de la scène post punk montante. Sous la flotte en mode poncho de compétition, matos photo rangé, le concert est accrocheur et le public se déchaîne sous les assauts proto-punk pop funk de Yard Act. À notre avis, ceux-là, on va en entendre parler et pas qu’un peu ! Allez, on va se sécher, au dodo et on remet ça demain !


(©photo : Vincent Vince Picozine)

Samedi 20 août, le soleil brille et les oiseaux chantent, enfin on ne les entendra bientôt plus car on remet ça au Cabaret Veeeert ! Et aujourd’hui encore, ça va dépoter ! Cette deuxième journée débute doucement mais surement avec Gus Dapperton, chanteur aux multiples talents dans un univers indie pop en plusieurs facettes. Le tout est un plein de fraîcheur et de légèreté, parfois un peu new wave sucré des 80’s, ou avec une pointe d’acidité rock. Un résultat surprenant et fort agréable.


(Gus Dapperton ©photo : Vincent Vince Picozine)

Retour ensuite à Razorback pour voir Cassels. Nous nous attendions à un groupe et c’est un duo que l’on découvre, presque des ados qui doivent avoir 20 ans tout au max. Jim, à la guitare et chant et son frère Loz, à la batterie. Ces deux jeunes garçons vont nous balancer un véritable ouragan, que dis-je, un séisme en pleine face. Une sorte de punk rock déstructuré, des morceaux inattendus et entêtants qui partent dans tous les sens. On frôle le math-rock, c’est assez hallucinant, une très belle surprise ! Jim à des faux airs à Ian Curtis et envoie ses textes dans un phrasé froid et hypnotique. Un véritable coup de cœur pour cette édition 2022.


(Cassels ©photo : Vincent Vince Picozine)


(Cassels ©photo : Vincent Vince Picozine)

Retour à cette tendance bienfaitrice qu’est le post punk avec Fontaines D.C. Ce n’est pas la peine de les présenter, ils font un carton et on connaît par cœur leurs trois albums qui tournent en boucle à la maison. Mais il faut bien dire que la scène leur confère encore une dimension supérieure. Chaque membre a un charisme fou, malgré une certaine nonchalance, à en rendre dingue quelques filles au premier rang. Rien n’est à jeter, un concert génial, généreux, qui correspondait à ce que l’on attendait, un vrai bonheur à l’irlandaise. On se serait bien tapé une petite Guinness en même temps tiens !


(Fontaines D.C.©photo : Vincent Vince Picozine)


(Fontaines D.C.©photo : Vincent Vince Picozine)

Et puis arrive le groupe que l’on aurait loupé pour rien au monde, DIIV, dignes héritiers de la scène Shoegazing du début des 90’s (My Bloody Valentine, Chapterhouse, Pale Saints, Ride, Slowdive et j’en passe !). Un look d’ado et une désinvolture caractéristique du shoegaze, un univers à la fois tendre et violent, planant et dansant. Parfois de longues envolées musicales formant un véritable mur de sons. Quelques touches rappelant égalent The Cure et puis ce fameux morceau qui a fait remuer tout le public : « Blankenship ». On était sur un nuage cotonneux !


(DIIV ©photo : Vincent Vince Picozine)


(DIIV ©photo : Vincent Vince Picozine)

Place ensuite aux gros morceaux avec tout d’abord la légende du Ska anglais originel, une formation née à la fin des années 70 à Londres. Madness !!! Ils commencent avec un « One Step Beyond » un brin ramolo comparé à la version que l’on connait mais on oubliera vite ce détail car les tubes vont s’enchaîner (My Girl, Our House, It Must Be Love etc.). Une scène énorme avec des projections d’images qui illustrent à merveille les titres, un véritable show dont on est sorti ravis.


(Madness ©photo : Vincent Vince Picozine)

Enfin la Rock Star de l’édition 2022 : Liam Gallagher qui vient présenter son nouvel et excellent album (n’ayons pas peur des mots) : « C’mon You Know ». Bon, soyons clair, Liam Gallagher fait du Liam Gallagher. Il arrive sur scène avec un bob enfoncé jusqu’à la moitié du visage de telle sorte qu’on ne voit pas sa tête, il porte une veste de chasse camouflage, joue des maracas et fait la gueule. Bref il fait son br…, son sale gosse dirons-nous. Mais après tout n’est pas ce que ces fans viennent aussi chercher.


(Liam Gallagher ©photo : Vincent Vince Picozine)

Cela dit, le concert est très bon. Le public est déchaîné. Entre les quadras et quinquas affichant leurs vieux t-shirt d’Oasis et la jeune génération en furie, c’est une explosion de reprises en chœurs des titres. Inutile de vous faire un dessin de ce que ce fût lorsqu’il a chanté « Wonderwall« …


(©photo : Vincent Vince Picozine)

On repart doucement vers la sortie, on admire la féerie des lumières et des feux qui caractérise aussi l’ambiance magique du Cabaret Vert. On passe près de la scène Razorback où un concert est sur le point de commencer. Trois gars vêtus de noir se préparent, le chanteur à un drôle de look, il est partiellement dégarni sur le haut du front, a de longs cheveux jusque sous les épaules et une moustache à la José Bové. Il se tient raide comme un piquet derrière son micro et fixe froidement le public. Sans aller dire qu’il a un look de tueur en série, il a plutôt l’air inquiétant. Et puis il se met à parler russe. On s’attend à un concert dans le genre Death Metal mais en fait pas du tout. En 10 secondes, nous faisons un bond de plus de quarante ans en arrière vers les prémices de la New Wave. Et c’est ce fameux groupe qui nous y emmène : Molchat Doma. Ce groupe originaire de Minsk est saisissant d’authenticité. Il ne s’agit pas d’une inspiration New Wave, on se croirait vraiment en 1980-81 avec une Cold Wave inspirée et dansante avec la froideur du timbre de voix et de la langue. C’est efficace à souhait et le public en est dingue. Pour, nous ce fût vraiment la grosse surprise de notre séjour !


(Molchat Doma©photo : Vincent Vince Picozine)

Voilà le récit de nos deux jours de dingue au Cabaret Vert où l’on a eu notre dose de plaisirs et de surprises ! Et puis le Cabaret Vert fait fort pour son retour après 2 ans d’absence : 116 concerts et 125000 spectateurs pour les 5 jours, une organisation de rêve, une indépendance conservée et une fidélité sans épreuve à leurs engagements éco-responsables et le sourire sur toutes les lèvres des bénévoles jusqu’au public. Indiscutablement le Cabaret Vert reste et restera notre festival préféré !


(©photo : Vincent Vince Picozine)

(©Reportage et Photos : Marjorie Marty et Vincent Vince Picozine).

-> Site : https://cabaretvert.com
-> Facebook : https://www.facebook.com/cabaretvert

Share

Vous aimerez aussi...