reportage

Après deux années d’absence, le Motocultor Festival a enfin repris son envol tant attendu par les habitués de ce fest un peu « roots », un brin bourrin revendiqué mais si intime et convivial. (Motocultor Festival – 18 au 21 Août 2022) (Photos et reportage effectués par Tyriel Barbier & Jocelyn Barbier.)

Le Motocultor /saison XIII
Le 13, des chats noirs et cerbères, des signes des cornes, des torses nus et cheveux longs…

Cette année 106 concerts avec une nouvelle quatrième scène sur quatre jours, les 18, 19, 20 et 21 août 2022, comme en 2019. C’est sympa pour l’après covid, mais pour autant, est-ce bien nécessaire vu que l’on n’a pas le temps de tout voir/écouter et du coup apprécier ce qui fait l’intérêt du Motocultor ; la découverte de groupes improbables en plus des têtes d’affiches ? C’est cette différence qui risque de faire perdre l’âme appréciable du Motoc’ avec ses 45 à 60000 entrées prévues pour les prochaines sessions. Petit festival roots deviendra-t-il grand festival showbiz ?

Néanmoins, bienheureux les 44000 festivaliers qui ont bien failli ne pas pouvoir y participer.
En effet, les conséquences des mesures sanitaires qui ont pris fin le 31 juillet 2022 se sont avérées funestes sur la disponibilité des bénévoles, le financement, avec l’augmentation des cachets des groupes et des difficultés et problèmes internes remettant en cause l’organisation elle-même. L’augmentation des coûts et les recettes de billetterie ne permettrons pas au festival d’arriver à l’équilibre. (Ceci, également dû, à la double édition du Hellfest qui cette année a épuisé les budgets et congés des habitués du Motoc). Le chiffre «13» nous as heureusement porté chance, au final !

Ils ont même eu à gérer de désistements de groupes de dernières minutes, tel que 1914 et Lorna Shore pour cause de blessures remplacés par Ten56 et Mormieben, The Dali Thundering Concept remplaçant Hypno5e, etc, etc. (Mais sur ce point, le Motoc a connu cela dès 2006).

L’année prochaine le tremplin des jeunes talents reprendra pour la 14ème édition.

Et pour en rajouter une couche, des pourparlers avec la commune de Saint-Nolff remettent en cause l’emplacement du festival. Une enquête pour un nouveau site est prévue en septembre 2022. La programmation sera donc éditée en octobre / novembre.

En attendant, on peut se délecter de la discographie des groupes qui sont passés durant cette édition dont d’agréables découvertes.

Le WILD CLASSICAL MUSIC ENSEMBLE fût pour nous une stupéfiante et agréable surprise. Certains membres du groupe étant atteints du syndrome de Down (trisomie) ou d’autisme ont monté leur groupe avec le musicien Damien Magnette suite à des ateliers sur les musiques expérimentales et ont réussi une performance incomparable avec des tournées en France, Belgique, Suisse, Espagne, Allemagne et pays-bas. L’hypermotivation de ces musiciens s’est ressentie avec son public, à fond dans leurs grooves rugueux et les rythmes fanatiques. Un Metal Punk/Rock ponctués de riffs à la flute traversière. Ecoutez les sans modération !

PRINCESSES LEYA
Un mix entre show humoristique et metal efficace ! Des paroles déjantées, de reprises délirantes en espagnol, anglais, français, comme par exemple : « hé ouais, ouais, ouais, ouais… » ou « boys boys boys » de SABRINA façon « balls, balls, balls » style RAMMSTEIN ! Un Metal Comedy Show à l’humour keupon  à découvrir !

MADAM
Du rock stoner de haut niveau aux rythmes hyper speed qui fait bouger la tête dans tous les sens, sauter en l’air et se détraquer un truc juste histoire de sortir sa rage de vivre. Ce trio de jeunes femmes savent y faire pour tout déchirer et vous emmener dans une transe démoniaque, la valse des neurones.  De vraies « Madames » !

COMBICHRIST
Voilà de l’EBM, du Metal indus comme on aime, rugueux et brutalement cadencé. Une musique qui prend aux tripes et vous emmène dans une transe anormale et rageuse. Le public et le groupe ne font plus qu’un pour une dance sabbatique commune qui nous transporte aux festins du Walhalla.

Ho99o9
Étonnant et « détonnant » , une très belle performance de cette formation qui nous rappelle à  l’underground New-yorkais des 70’s/80’s, de dignes successeurs de la période ou le punk s’est intéressé au Rap/Hip Hop (le Rap rugueux des « Public Enemy », « NWA », « Run DMC ») … magnifié par un Nu Metal Indus très contemporain.

BEHEMOTH
Un groupe que l’on ne présente plus et qui fit la clotûre du festival avec un public nombreux et conquis.
Tout droit venu de Pologne, ce n’est pas leur première présence au Motocultor, ce sont des habitués eux aussi de la terre poussiéreuse du lieu, tout comme leurs fans.
(Tyriel : « Tee-shirt Behemoth sur le torse, je me suis ainsi lancé dans la masse grouillante de gens venu se balancer les cheveux gras en rythme avec la grosse caisse de la batterie, pour finir par en ressortir dégoulinant de sueur qui n’est pas forcement mienne ». Metal !) 

ELECTRIC CALLBOY
Foule endiablée du début à la fin, ce groupe d’Electro Metal originaire d’Allemagne a su faire sauter pendant près d’une heure le public sur des sons drôles et décalés mélangés à des changements de costumes loufoques rappelant bien le style vestimentaire allemand irréprochable. Produisant sur scène leur dernier titre «Hurrikan» sorti le jour même du début du festival, Electric Callboy a fait l’étrange demande de danse en duo sur une chanson sur le thème de l’amour pour finir par tout déchirer avec un son Black Metal surprenant marquant aunsi les esprits des festivaliers comme l’objet musical non identifié de la fin du festival.

BLOODYWOOD
Nu Metal rimant avec tradition, Bloodywood se démarque par son originalité et son origine indienne. Couplets en hindi en mode metal, refrains en rap anglais, percussions de Dohl et lTumbi, instrument à une corde originaire du Pendjab qui se mélangent et s’harmonisent pour créer un rythme effréné qui donne la niaque pour continuer de danser.
À la base de simples youtubers qui faisaient des parodies de chanteurs connus façon Metal, ils ont su s’imposer dans le milieu en proposant leurs propres sons comme « Machi Bhasad » ou « Gaddaar » jusqu’à arriver à nos petites scènes françaises notamment en 2019 avec leur tournée « Raj against the machines ». Subtil jeu de mots n’est-ce pas ?

POWERWOLF
Tête d’affiche du festival, le puissant son Power Metal de Powerwolf est ce qu’il ne fallait pas manquer à cette XIIIème édition
Mémorable par leurs maquillages zombifiants et leur décorum style église en ruine, Powerwolf porte bien son nom, ce sont de véritables bêtes de scène.

VENDED
Ne parler d’eux que en ne retenant le fait que le chanteur et le batteur sont les fils de membres du groupe Slipknot serait leur rendre déshonneur tellement leur musique est prenante… Un univers Heavy Metal mélodique plus speed et death que leurs ainés donnant un Metal Alternatif irrésistible à découvrir !

KO KO MO
Retour dans le rock des années 70/80 avec ce groupe Nantais qui modernise le genre par des originaux ou des reprises célèbres comme « Last night a DJ saved my life » ou « Personnal Jesus ». Une prestation energique et enivrante, ils ont de quoi plaire aux passionnés du genre !

BATUSHKA
Si l’envie vous en prend de vous confesser à propos de vos cuites du samedi soir qui ferait pâlir le foie de Gérard Depardieu, vous faites fausse route, ce ne sont pas de vrais prêtres mais bien des musiciens.
A ce compte, un festivalier nous dira que même si leur musique n’est pas forcément à son goût, cela apporte un vent de fraicheur sûr au milieu Black Metal et ce n’est que plus appréciable quand ils poussent leurs rôles jusqu’au bout notamment en préparant la scène avec de l’encens ou en allumant des bougies les 5 premières minutes et en les éteignant tour à tour à la fin du concert pour les donner aux spectateurs pendant 12 longues minutes dans un silence spirituel. Une osmose de fin tellement surprenante et jamais vue ni ressentie à vivre.
Ces Chants grégoriens mêlés au Black Metal raviront les amateurs du style.

THE SHAMISENISTS
Comme leur nom l’indique, ces trois japonais utilisent des instruments traditionnels nippons et les allient avec une batterie pour former un univers  instrumental folk metal vraiment étonnant et efficace.
(Tyriel : J’ai moi-même été conquis et me suis vu leur acheter du merch pour les soutenir après la fin du concert comme si j’étais un fan depuis belle lurette, pour finir par les saluer plusieurs fois sur le festival. Car en effet, ce sont des artistes qui restent écouter les autres concerts et profitent pleinement, ce que je trouve admirable.)

(©Reportage et Photos : Tyriel Barbier & Jocelyn Barbier. Merci à Yann Le Baraillec (D.A du festival) pour sa conférence de presse).

-> Site : https://www.motocultor-festival.com/
-> Facebook : https://www.facebook.com/MOTOCULTOR.FESTIVAL.OpenAir

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