reportage

Voilà bien une étrange idée : un concert de Doom dans une église. Et pourtant, l’affiche se prêtait à merveille à ce lieu sacré. Autant l’avouer, le collectif WhatTheFest surprend toujours son auditoire, tout comme les artistes programmés. En guise de préambule au festival ExTenebris Lux (Acte IV) se déroulant durant tout le mois d’octobre dans différents lieux de la ville de Montpellier, cette soirée fût d’une beauté absolue. (Glabre + Messa – 22 Septembre 2022 – Maison des Choeurs – Montpellier) (Report par Franck Irle)

Aux vitraux de l’église se sont greffées les couleurs de la nuit et les jeux de lumière de la scène ont plongé le public dans des teintes pourpres, bleutées, au diapason des mélopées qui rebondissaient sur les parois de granit de l’édifice. Une atmosphère métaphysique.

En première partie, Glabre (Skeleton Band) s’est livré à un ensemble de compositions baroques, toutes en délicatesse, avec cette noirceur étayée de contrastes saisissants. Le pont entre le temps et l’espace semblait être suspendu à chaque accord de guitare, aux rythmes d’enclume et à la voix lyrique, révélant la maîtrise totale d’un artiste faisant preuve d’une présence scénique incroyable et d’une prouesse vocale, mais aussi instrumentale, déconcertante, venant ponctuer un set cérémonial.

(©photo : Brice Bourgois )

(©photo : Brice Bourgois )

Le groupe Italien Messa a offert à son public une prestation prestigieuse, en référence à son dernier album « Close » unanimement considéré comme un monument du Doom. D’entrée, la voix de Sara envahit la nef de l’église, plongeant le public dans une sorte de catharsis collective. Le quatuor se distingue musicalement par cette profonde mélancolie incarnée dans des lignes mélodiques envoûtantes. Les nuances et les accalmies laissent place à des rebonds rythmiques d’une incroyable densité venant approfondir cette expression solennelle aux relents crépusculaires, une unicité massive. Le magnétisme de Sara est à ce point fascinant qu’elle en est d’une humilité désarmante. « Suspended » ou « Dark Horse » sont des voyages oniriques, des maillons non corrompus d’un univers singulier, une véritable offrande.

(©photo : Brice Bourgois )

(©photo : Brice Bourgois )

(©Reportage : Franck Irle / ©Photos : Brice Bourgeois)

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