chronique
ACID DAD
/ Album « Take It From The Dead »
/ Sortie le 16 Juillet 2021
« BBQ » embraye direct avec ses distorsions savamment dosées, et procure un plaisir immédiat, le genre de titre qui flingue le pessimisme ambiant. Étourdissement, chavirement, jouissance abrupte, embardées oniriques, reliefs mélodiques ondulatoires, ça s’agrippe aux parois de l’esprit pour s’y attarder et devenir obsédant.
Acid Dad distille dans son laboratoire une syntaxe qui s’inscrit parfaitement avec cette musique presque évidente, une combinaison de paroles symboliques avant-gardistes et des thèmes de la vie quotidienne qui permettent de s’identifier aux frustrations que ressentent les membres du groupe (le côté slacker de leur musique illustre justement cet état d’esprit personnel à leur répertoire).
« RC Driver » constitue un tout insaisissable qui finit par lui conférer un statut unique, un corpus presque infini d’influences intemporelles. Pour couronner le tout, Sean Fahey et Vaughn Hunt ont cet amour du DIY jusqu’au boutiste, élaborant eux-mêmes leurs guitares.
Album captivant, faisant preuve d’un sens mélodique exacerbé, tout y est vrombissant et rayonnant. « She only Eats Organic » est cette ritournelle terriblement efficace et totalement jubilatoire. Et loin de démystifier les arcanes d’un genre musical, le trio prend un plaisir non dissimulé à l’exercice de composition, loin du revival actuel. Le disque se termine avec l’immense « Djembe » noyé dans un torrent de réverbérations, le bouquet final d’un album que je tiens en haute estime !
(chronique : Franck irle)