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Encore une très belle Soirée Francofans/le Terrier ce 20 octobre 2016 au Biplan de Lille avec trois artistes à découvrir : Chanson jazz avec les Québécois Benoît Paradis Trio, chanson rock au grain poivré avec meliSsmelL et son nouvel album « L’Ankou » et electro punk rock’n’roll addictif avec La Pietà.
(Octobre 2016 – par Vincent Vince Picozine.)

En route vers le Biplan !
Haaaaa !!!! Ça n’avance pas !!! l’Oreille à l’envers est en route pour Lille. Heures de pointe, la nuit qui tombe, une pluie battante, les phares des bagnoles qui se reflètent sur le bitume trempé, mauvaises directions, sens interdits, etc. Heureusement, on arrive pile poil à 19h30, heure de notre rendez-vous au Biplan avec La Pietà pour une entrevue.

Cela doit faire au moins depuis 2008 que je n’avais pas mis les pieds au Biplan, cette fameuse double salle (Théâtre et concert), gérée depuis 1988 par des bénévoles de l’asso « Vol de Nuit ». Rien n’a changé, ambiance vintage et des dizaines de souvenirs qui me revienne à la vue de cet escalier qui descend dans la cave à l’odeur de vieilles briques où j’ai assisté à tant de concerts.

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Hervé m’emmène à la rencontre de La Pietà, cette mystérieuse chanteuse, que j’ai découvert récemment sur le net, qui manie rock, slam et electro façon rentre dedans avec une énergie punk. L’accueil est sympa, retrouvailles pour Hervé, rencontre pour moi. On cherche un endroit pour faire l’entrevue. Les loges sont pleines et enfumées, du coup on descend à la cave avant le début des concerts. On s’installe prés du bar et je laisse Hervé diriger les choses, je me mets sur le côté avec Carole une amie qui accompagne La Pietà. C’est parti pour 30 minutes de questions/réponses des plus passionnantes qui me font découvrir une artiste accomplie, déterminée, rageuse, passionnée et sensible. Hervé me laisse conclure par une ou deux questions et hop tout est dans la boîte. Tu pourras découvrir ici bientôt l’univers intriguant qui se cache derrière le masque de La Pietà. Et interdiction de chanter : « derrière mon loup, je fais ce qui me plait, me plait… devinez, devinez qui je suis… », Non, ça n’a rien à voir.

On retourne à l’entrée du Biplan pour attendre les concerts de cette soirée organisé par le magazine indé de la scène francophone : « FrancoFans » et la maison de production « Le Terrier », l’initiative étant de faire découvrir différents talents de la scène francophone. Un stand est installé pour faire découvrir le magazine, un punch et quelques collations sont offerts au public, ce qui est franchement sympa.

On a manqué le premier groupe qui se produisait dans la salle du théâtre. Il s’agissait de Benoît Paradis Trio, groupe Québécois de jazz-chanson entre rire et déprime. Je ne me sens pas très affecté d’avoir manqué leur concert, je suis venu dans un état d’esprit rock. Le temps de boire une bière et de saluer quelques connaissances, il est temps de redescendre pour assister au concert de Melissmell.

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MeliSsmelL, chanson rock à grains
Pour être honnête je ne connais pas Melissmell, juste de nom car je me souviens bien de la sortie de son premier album en 2011 « Ecoute s’il pleut ». Il était placé dans les nouveautés chez le disquaire et j’avais aimé la pochette qui me faisait vaguement penser à un dessin de Tim Burton. Mais je n’avais pas pris le temps d’écouter. Et puis quand j’ai su qu’elle sera là ce soir, j’ai voulu en savoir un peu plus. Je fais une recherche et tombe sur le titre d’un article qui disait « entre Noir Désir et Léo Ferré« . Ha, cool c’est du rock alors ! Et en plus il doit y avoir du texte intéressant. J’écoute vite fait quelques intros, en effet ça à l’air bien mais j’appréhende un peu, j’ai peur qu’il ne s’agisse encore d’un sous Noir Désir comme il y en a déjà tant eu et qui finalement m’ont déçu.

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Le concert commence, on est au bord de la scène et d’un coup d’œil sur le matos, je vois qu’on a affaire à du lourd. Autant dire qu’on n’est pas dans l’amateurisme. Le premier morceau commence et ça le fait, ça sonne super bien et rock comme je l’aime. Lorsque Melissmell commence à chanter, je suis captivé. Une voix railleuse et rock’n’roll qui colle pile poil avec la musique. Certes pas de jeu de scène déglinguos, pas de fioritures. Melissmell envoie du texte, c’est bien écrit, recherché, révolutionnaire, intime, touchant et certainement quelque part autobiographique.

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Il ne m’a pas fallu plus de deux morceaux pour rentrer complètement dans son univers. Je suis absorbé à la fois par la musique, un rock fédérateur électrique, teinté d’une petite dose d’electro et cette voix à la fois puissance et sensible qui déballe des textes graves et mystérieux dans un phrasé envoutant. D’ailleurs entre quelques titres, Melissmell s’empare d’un livre posé au pied de son micro et nous lit quelques brefs passages à méditer. Elle en profite pour décerner le prix Nobel de la guerre à Dieu et déclare que Jésus est le seul anarchiste qui a réussi. Le public est conquis et j’en fais partie. Gros coups de cœur pour les morceaux « Citadelle », « Le chant des éclairés » avec une puissance de voix incroyable, « Khmar » et « Le pendu ».

Le concert se termine, je ne résiste pas et j’achète son dernier album « L’Ankou » qui est une pure merveille.

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La pietà, fauve en liberté
Je retrouve Hervé qui est tout autant surpris du concert que l’on vient de voir. On attend maintenant La Pietà avec impatience, surtout moi qui ne l’ai encore jamais vu en concert. Le seul extrait live de la Pietà que je connaisse est sur YouTube, c’est le titre « À la folie » qui m’a donné le frisson la première fois. Notre patience ne sera pas mise à rude épreuve car le temps d’une petite pause et nous voilà reparti dans la cave du Biplan.

La Pietà est sur scène, masquée féline et robe blanche, accompagné de ses deux Pietàmen également masqués, electro-machines et guitare prêts à rugir. La Pietà balance des textes durs, sombres, rageurs dans une sorte de slam révolutionnaire. Elle dégage une énergie punk sur des rythmes qui rappellent l’electro-body des 80’s. On s’y retrouve un peu dans ses textes qui ont surement une partie autobiographique, mais qui fait aussi ressortir notre côté sombre qu’on a envie aussi de cracher à la face du monde pour s’en débarrasser l’espace d’un instant, pour se libérer de toutes ces choses qui nous emmerdent et pouvoir danser, libéré, rincé…C’est ce que La Pietà réussi à nous inspirer ce soir.

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Elle s’arme d’une guitare et balance des riffs lourds sur les beat electro, déboule dans la foule telle une fée féline fêlée qui file comme une fusée folle pour entrainer le public et le faire décoller. Les tubes s’enchainent, « La Moyenne », « À la folie », « Tutto va bene »… et de nouveaux titres qui apparaîtront sur les prochains « chapîtres »de sa discographie. Bon souvenir de « J’aime pas les gens ». Malheureusement le public est moins nombreux que pour Melissmell et a du mal à se lâcher. Je mettrai ça sur le fait qu’on est un jeudi soir en fin de soirée et que le lendemain, il y a le boulot, les cours…alors La Pietà distribue à chacun un masque de chat, et nous voici tous Pietàtisés ! Comme par magie, l’anonymat et le mystère qu’évoquent le fait d’être masqué transcende nos corps et nous nous mettons tous à reprendre dans une liesse incommensurable : « Felix le chat, Felix le chat, tu ne nous attraperas pas. Je suis une souris qui danse. Je suis une souris qui chante…  » …Oui bon, évidemment je plaisante, cela dit, tout le monde s’éclate et danse sur le rythme ravageur. Le concert se termine en apothéose dans une sorte de mix de différents titres. Je suis conquis !

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Le public part, les portes du biplan se referment vite, il est déjà tard. On accompagne la Pietà et son équipe jusqu’à leur voiture pour se dire à très bientôt avec le grand regret de ne pas pouvoir aller boire un verre avec eux à cause de l’heure tardive et nos boulots qui reprennent dans quelques heures…

Alors merci au magazine FrancoFans qui est à l’origine de cette soirée. Excellent magazine, injustement trop peu diffusé. Il faut vraiment le découvrir ainsi que les artistes qui y sont présentés. Abonne toi, c’est riche et différent de tout ce qui existe. Merci à Melissmell pour la force et l’émotion transmise et à La Pietà, ce soir je suis la Pietà, écoutez La Pietà. Et enfin merci au Biplan d’être toujours là pour accueillir de supers concerts !

(Article réalisé par Vincent Vince Picozine)
(©crédit photos : Vincent Vince Picozine et Hervé)


(MELISSMELL : Citadelle)


(LA PIETÀ : Tutto va Bene)

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