reportage

C’est en parcourant la Bretagne cet été que nous sommes passés par une étape incontournable des côtes d’Armor. Je veux parler du domaine départemental de la Roche-Jagu qui offre à ses visiteurs un superbe château du XVème siècle en pleine nature au milieu de jardins remarquables et bucoliques. Mais c’est au détour d’une allée du château que l’on tombe sur une affiche de « CharlÉlie Couture », puis 20 mètres plus loin une de « Frànçois and the Atlas Montains »…Donc, question logique ! qu’est-ce que font ces affiches dans un lieu pareil ? On n’ose l’espérer, mais pourtant si ! Il y a bien un festival prévu dans ces lieux magnifiques et champêtres et ça se passe le 14 Juillet ! (Festival de la Roche Jagu – 14 juillet 2017 – Ploëzal – Côtes d’Armor)
(Juillet 2017 – par Vincent Vince Picozine.)

Festival de La Roche-Jagu 14 juillet 2017

Direction la Roche-Jagu pour y découvrir juste à côté du château une superbe scène qui fait face une grande prairie en pente où sont assis des centaines de personnes. Ambiance festival sous le soleil, coloré, en pleine nature et surtout à l’échelle humaine, j’ai presque envie de dire familial. Stands avec produits de la région, toilettes sèches pour l’écologie, un côté un peu hippies règne sur ce lieu magique.

On s’installe à quelques mètres de la scène et le festival commence par un song writer breton nommé Vince Lahay. On se dit, ça y est, on va avoir droit à des chants de marin avec le côté celtique qui va bien avec. Et bien pas du tout !!! Vince à la guitare, accompagné d’un contrebassiste, nous offre un voyage apaisant, authentique vers des contrées sauvages. On ne peut s’empêcher de penser au film « Into the Wild » et pourtant on est loin d’un plagiat d’Eddie Vedder. Vince impose un style à lui, lumineux et chargé d’émotion. C’est con, mais on a envie de s’allonger dans l’herbe et de fermer les yeux. Sa musique est en symbiose avec le lieu, le temps, les odeurs et on se sent bien à l’ouverture de ce festival.

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(Vince Lahay – ©photo : Vince Picozine)

Grosse surprise également avec Frànçois and the Atlas Montains. Ça faisait pas mal de temps que j’avais entendu parler de ce groupe sans avoir eu l’occasion ou la curiosité d’écouter et ce soir c’est une surprise totale pour nous. Le groupe attaque avec « Grand Dérèglement », titre phare de leur nouvel album « Solide Mirage ». Nous sommes immédiatement pris au jeu, un riff pop chaleureux et dansant. Le groupe lui-même entame une petite chorégraphie. François Marry et ses amis nous offrent un concert haut en couleur, une pop délicate, fraiche, tantôt pleine de douceur, tantôt très rock. Le chant est clair et pausé. Il y a un petit côté eighties assez subtil et quelques touches de rythmes africains qui illuminent les morceaux. De leur dernier album je me souviens des titres « 1982 », « Âpres après », « Tendre est l’âme ». Il n’aura pas fallu longtemps pour que le public se lève et danse. Il faut dire que François a plutôt la bougeotte et ne cesse de danser tout en chantant et, guitare en main, il descend de scène pour se joindre à nous.

Les titres s’enchainent à merveille, se glisse une petite reprise d’Etienne Daho et l’ambiance du festival devient euphorique…

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(Frànçois and The Atlas Mountains – ©photo : Vince Picozine)

À peine le temps d’aller siroter une bière bretonne bien fraiche et grignoter une galette et voilà que CharlÉlie Couture arrive sur scène, très classe et de noir vétu, une insigne « Peace & Love » brodée à la veste et NYC inscrit sur les manches. Il nous propose un voyage aux USA, à New York City ? Non, c’est un tour en Louisiane et plus précisément à « Lafayette », titre de son dernier album.

Les musicos s’installent, je reconnais son fidèle guitariste Karim Attoumane. Et c’est parti avec le titre « (On va) Déconner ». Pas de doute nous sommes au fin fond de la Louisiane et son atmosphère à la fois blues et cajun. Tout le monde est debout et l’ambiance est de mise. C’est dans cet état d’esprit que va se dérouler le concert.

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(CharlÉlie Couture – ©photo : Vince Picozine)

CharlÉlie a voulu rendre hommage à la Louisiane dans cet album et plus particulièrement sur les idées réciproques qu’ont les Français sur les USA et vice versa sachant que la culture Française est considérée comme une référence outre Atlantique. Bref, rien de tel donc que la Louisiane pour réunir ces deux cultures et notamment Lafayette, ville qui revendique cette culture made in France, sans oublier le fait que Lafayette était aussi ce héros des deux mondes qui joua un rôle important dans la guerre d’indépendance Américiane et la révolution Française.

L’ambiance est à la fête, les titres s’enchainent et des images d’Acadie nous traversent la tête : les pieds dans la boue du Bayou, les Pélicans, le Mississipi, cérémonie vaudou et gris-gris, la Nouvelle Orléans, tout cela au son d’un violon fou et de la guitare Dobro.

CharlÉlie enchaîne avec de plus vieux titres, « Follow the line », « Jamais assez » titré de l’album « New Yorcoeur », « Under contrôle » de « Victoria Spirit », etc.. l’atmosphère est magique, c’est la première fois que je vois Charlélie en plein air et même si habituellement je préfère les concerts en salle, ici, c’est voir encore un nouvel aspect de sa musique. Outre le côté Cajun, le décor me plait énormément, un fond de la scène agrémenté d’un décor naturel d’arbres aux frondaisons luxuriantes et aucun jeu de lumière, Charlélie a pour principal Spotlight le soleil adouci d’une soirée d’été, qui s’accommode à plaisir avec son adaptation de « The House of the Rising Sun ». Complicité entre les musiciens et joie de jouer, le sourire est sur les lèvres et les regards brillants s’échangent. Les solos de Karim me mettent toujours sur le cul. Ce mec en impose grave, c’est une vrai « Machine Gun » à la gratte si tu vois c’que j’veux dire !

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(CharlÉlie Couture / Karim Attoumane – ©photo : Vince Picozine)

Et puis inexorablement, arrivent les immanquables titres qu’on ne cesse d’aimer ! « Comme un avion sans ailes », « L’histoire du loup… », « Pochette surprise »…et puis voilà, c’est déjà fini après 16 ou 17 morceaux, (on en aurait bien voulu encore 3 ou 4, histoire de prolonger le plaisir ou de faire un compte rond!) Enfin ce fut toutefois encore une joie de recroiser le chemin de formidable artiste et comme je le dis toujours, rendez-vous à la prochaine et vite !!!

Un petit tour, boire un verre et discuter puis retour près de la scène où sont annoncés Krismenn et Alem, un duo breton. Ah, je me disais bien qu’on allait avoir droit a quelque chose en langue bretonne. Le concert commence, deux gars sur scène sans musiciens, sans instruments. L’un d’eux (Krismenn) entonne un chant breton, un Kan Ha Diskan comme ils disent, une technique de chant à danser en a capella. Je me dis que c’est joli, mais que si c’est ça jusqu’à la fin je ne vais pas y tenir. Arrive alors Alem qui rejoint le chant en Beat Box, ce qui ajoute forcement du rythme et de ma modernité au genre. La fusion du traditionnel et du moderne font bon ménage. Petit à petit, ça rappe, ça slame, ça chante et les deux potes s’unissent en un duo BeatBox. Cela devient énorme, la performance est impressionnante ! Des sons improbables, des rythmes de fous tout ça rien qu’avec la bouche. Il y a une ambiance de dingue, une sorte de transe. Krismenn et Alem nous baladent dans le Kreiz-Breizh (Bretagne du centre, là où on ne va pas en vacances) et même si on ne comprend rien à ce qu’ils disent on est conquis !!

Le concert s’achève, la nuit est tombée depuis longtemps et la température aussi, ben oui, même si on parle de canicule dans certaine régions, ce n’est pas le cas en Bretagne. Il ne doit pas faire loin des 14 ou 15 °C soit 10 °C de moins que dans la journée. Un dernier concert commence il s’agit de la brésilienne Flavia Coelho mais ni ses rythmes ska ou la nonchalance d’un dub reggae ne parviennent à nous réchauffer, du coup on repart avant la fin mais avec le sentiment magique d’avoir passé une journée extraordinaire. La Roche-Jagu est bel et bien un site incontournable des Côtes d’Armor de par la beauté du site et de son histoire, mais aussi de ce joli festival qui existe depuis de nombreuses années et qui a lieu tous les 14 Juillet. Le site propose également une saison culturelle riche avec des représentations artistiques, expositions, fêtes, ateliers nature … etc. Alors si tu passes par-là, ben vas-y !!!

(Article réalisé par Vincent Vince Picozine)
(©crédit photos :Vincent Vince Picozine)

-> Site : http://www.larochejagu.fr
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