reportage
(Novembre 2016 – par Vincent Vince Picozine.)
Jungle Fever
J’arrive à « La ferme d’En haut », petite salle toute sympa que je découvre et qui a pour fonction d’organiser des expos, ateliers artistiques, stages, théâtre, concerts…Une fabrique culturelle. Cette salle est une de celles qui accueillent le festival « Tour de Chauffe ». Le principe, en gros si j’ai bien compris, est de soutenir et faire découvrir des groupes ou chanteurs de la métropole lilloise et, dans une dynamique transfrontalière, de convier également les artistes des villes limitrophes de la Belgique. Ces artistes sont accompagnés dans leurs démarches et ont la possibilité de jouer avec des artistes confirmés.
Ce soir, en première partie, c’est donc J. Keens, un groupe belge de Courtrai qui nous est proposé de découvrir. Et déjà, c’est une agréable surprise. Dans un style indie-pop flirtant parfois avec le shoegaze, j’accroche assez rapidement à leurs titres. L’intervention d’un saxo dans certains morceaux donne une couleur rare qui me séduit et me donne envie d’en entendre plus. Un groupe à suivre absolument !
Après un bref entracte, je retourne dans la salle pour attendre celle que je suis venu voir avec impatience. C’est en 2013 que j’ai découvert Mesparrow, lors d’un concert précédant la sortie de son premier album « Keep this Moment Alive ». C’était à Roubaix à la « Cave aux Poètes » et déjà, cela avait été une révélation de voir cette jeune femme seule sur scène pilotant ses machines pour en sortir une musique géniale et y poser une magnifique voix. Alors forcément, c’est le genre de personne et de moment que l’on n’oublie pas. D’où le fait que ce soir, je ne pouvais pas perdre l’occasion de réitérer ce moment de magie et pour cause…
Mesparrow arrive donc enfin sur scène accompagnée par deux musiciens qui prennent le contrôle des machines, mais aussi de la basse et de la guitare. Elle est vêtue d’une longue veste légère genre kimono aux imprimés rappelant le design de son nouvel album. Dès le premier titre, me voilà transporté dans cet univers magique fait d’alchimie entre la musique et la voix, si particulière et propre à Mesparrow. Elle pilote avec maitrise, ou devrais dire, elle s’amuse avec son looper, merveilleux appareil qui lui permet de faire des boucles avec sa voix, sa respiration, des onomatopées, des cris, qu’elle mixe en direct pour accompagner son chant.
Je me retourne de temps à autre vers le public et constate que celui-ci est absorbé par le chant et les mots de Mesparrow. Les gens se balancent, sourient, chantonnent, je les trouve beaux et légers, c’est sûr, ils passent aussi un bon moment.
Ce que j’apprécie aussi énormément, c’est que Mesparrow ne se contente pas de réinterpréter ses chansons à l’identique des versions albums, elle les revisite tous. Les intros sont déroutantes, on cherche à reconnaitre le titre, elle s’amuse avec les mots et les sons qu’elle entre dans son looper. Les musiciens, géniaux et plein de sensibilité, nous soulèvent sur des volutes électroniques et des rythmes entrainant, frais, vivants, joyeux… Et puis on reconnait enfin le titre qu’on redécouvre dans une nouvelle version toute aussi fantastique que l’originale. Parfois c’est le final des chansons qui change. Je me souviens particulièrement de celui de « Les Ecrans », carrément entêtant et hypnotique. Un vrai régal !!!
Tous les titres de « Jungle contemporaine » sont joués ainsi qu’une bonne partie de ceux de « Keep this Moment Alive ». Mesparrow est pleine de grâce, d’énergie, de douceur et nous offre des moments forts. L’interprétation du titre « Jungle contemporaine » seule au piano aura sûrement donné le frisson à plus d’un tellement la beauté et l’émotion ont trouvé leur chemin, loin, au plus profond de nous, là ou peu de choses vont…
Arrive malheureusement la fin du concert. Je suis super heureux d’avoir pu y assister, je me sens tout léger, comme sur un petit nuage. Mesparrow et ses musiciens sortent de scène, le public en veut encore ! Alors, elle revient seule pour interpréter un morceau de son premier album, « On the Cliff » et nous demande de faire nous-mêmes la boucle vocale qui l’accompagne sur ce morceau un peu bluesy. C’était super harmonieux, ça faisait un truc dans le genre : « Hahou… Hahou… Hahou, Hou, houuuu …(ad lib) ». Oui bon ben d’accord, à l’écrit ça rend forcément moins bien, alors tu n’as qu’à aller la voir en concert et tu comprendras !
À la sortie, Mesparrow vient à la rencontre de son public pour échanger quelques mots, des impressions, découvrir les gens…Nous avons donc discuté un peu, notamment du looper ! Ok, elle m’a convaincu ! (père Noël, si tu lis ces lignes…). On se retrouvera bientôt sûrement pour une entrevue !!!
(Article réalisé par Vincent Vince Picozine)
(©crédit photos : Vincent Vince Picozine et Hervé)
(Mesparrow : Les Écrans)
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