reportage

la magnifique society 2018
C’est ce 17 juin 2018 que nous sommes allés découvrir la deuxième édition du festival « La Magnifique Society » au Parc de Champagne à Reims, magnifique écrin de verdure inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO où s’érigent de magnifiques arbres centenaires sous lesquels nous nous apprêtons à vivre une merveilleuse journée en cette fin de printemps. (La Magnifique Society – du 15 au 17 juin 2018 – Parc de Champagne – Reims) (Report du 17 Juin 2018 – par Vincent Vince Picozine et Marjorie Marty)

La Magnifique Society – 2ème édition – 15 au 17 Juin 2018

Trois scènes réparties dans un magnifique lieu où nous allons pouvoir découvrir les artistes qui vont clôturer La Magnifique Society ce 17 juin 2018. La première impression en arrivant dans ce bel endroit, c’est la dimension humaine de l’événement. Ici, pas de scène énorme couverte d’écrans géants où l’on se sent tout petit et où les artistes sont si loins qu’on ne les voit pas. Quel que soit l’endroit où l’on se trouve, on voit très bien et pas besoin de bouchons d’oreilles. Tout est réglé à la perfection !

Clara Luciani
Premier concert de la journée avec Clara Luciani qui apparaît sur scène avec son groupe, élancée, regard troublant sous une frange brune. On est déjà sous le charme, mais la magie opère lorsqu’elle se met à chanter. Clara pose sa voix grave et envoûtante sur des textes superbes à la fois passionnés, insaisissables, féminins et féministes. Tantôt intimistes, tantôt entraînantes, ses chansons nous emportent, nous déconnectent de tout et l’on plonge dans son univers chargé d’émotions, de vécu et de mots justes.

On retiendra les titres « Monstre d’amour », « Drôle d’époque » », « La Baie » suivi du magnifique « La Grenade ». Le concert se termine avec Carla seule à la guitare électrique dans une adaptation en français de « Blue Jeans » de Lana Del Rey. La journée commence super bien et on est sur un petit nuage !

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(©photo : Vincent Gaillard)

Moodoïd
Le temps de faire un petit tour pour se repérer sur le site que déjà la scène nous attire à nouveau pour voir Moodoïd. C’est Pablo Padovani (ancien guitariste de l’excellent groupe psychédélique Melody’s Echo Chamber) qui mène la barque de ce groupe à la fois futuriste et vintage. Autant dire qu’il a été à bonne école car du psychédélisme, il nous en a ramené sous le bras. Le voici qu’il apparait, chemise 60’s et veste à paillettes entouré de deux magnifiques musiciennes afro sorties des années 70 et de musiciens extravagants. Une synth-pop psyché géniale arrosée de funk et de sensualité exotique, parfait pour débuter l’été. On avait découvert Moodoïd il y a quelques mois avec l’excellente reprise de « Au pays des merveilles de Juliet » d’Yves Simon et l’on découvre ici les titres de leur nouvel album « Cité Champagne »(ça tombe bien puisque nous sommes justement à Reims !!!). On retiendra entre autres les titres « Reptile », « Planète Tokyo », « Miss Smith » et « Helena ».


(©photo : Vincent Gaillard)

Angèle
Nous l’attendions avec impatience, cette jeune belge de 22 ans qui a déjà conquis des milliers de fans avec seulement quelques titres. Auteur/compositrice/interprète, elle a en plus baigné dans le monde de la musique et du spectacle via ses parents et son frère. Certains diront que c’est facile pour elle, nous pensons que la barre est placée haute et qu’il faut assurer dès le départ. À priori c’est chose faite et cela s’est confirmé en la voyant sur scène !

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(©photo : Vincent Gaillard)

C’est avec beaucoup de fraicheur et d’énergie qu’Angèle nous offre des titres pop vitaminés, colorés, dansants aux textes espiègles, sensibles et pertinents. Une superbe reprise de « Bruxelles » de Dick Annegarn en hommage à sa ville d’origine, puis ses titres phares « Je veux tes Yeux » et « La loi de Murphy ». Le public est super enthousiaste et accroche à font au dynamisme et la lumière donnés par Angèle. Soudain surgit un problème technique au niveau des ordis. Il suffisait de parler de la loi de Murphy et en plus le morceau qui devait commencer s’appelle « Big Shit ». Pas de problème pour Angèle, et sans se démonter, elle nous fait pour la première fois le titre en Piano voix. Le concert repart de plus belle, l’incident est réparé et on vit un vrai moment de bonheur jusqu’au bout. Inutile de dire qu’on attend l’album avec impatience !

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(©photo : Vincent Gaillard)

Eddy de Pretto
Place ensuite à Eddy de Pretto ! Y a-t-il encore besoin de le présenter ? On en a tellement entendu parler…oui tellement que paradoxalement on s’aperçoit dès le début du concert qu’on n’avait jamais vraiment pris le temps de l’écouter. On n’est pas spécialement emballés par la prestation scénique, du coup on se concentre sur les textes et en effet, on ne nous avait pas menti, ils sont très beaux et valent le coup qu’on s’y attarde !

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(©photo : Vincent Gaillard)

Tshegue
La vraie claque de la journée, la surprise scénique que l’on attend avec grande impatience, la voilà : Tshegue ! Présenté comme de l’Afro punk-garage, ce groupe a forcément attisé notre attention. Dès le premier titre, on plonge dans l’ambiance, une sorte de transe rythmique et hypnotique. On est pris au piège. C’est hyper addictif ! La chanteuse Faty Sy Savanet a un charisme fou. Le mélange de rythmes africains, de rock et d’un peu de post punk procure des effets de plaisirs inédits ! Ce qui prouve encore une fois que la musique n’a pas de frontière. Faty est excellente et offre un véritable show. Ceux-là, c’est certain, on va les suivre de près !

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(©photo : Vincent Gaillard)

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(©photo : Vincent Gaillard)

Jane Birkin
Après tant d’énergie depuis le début de cette journée, un peu d’apaisement nous ferait du bien. C’est avec Jane Birkin qu’on va le trouver. C’est dans le cadre de l’album « Birkin/Gainsbourg le symphonique » que Jane viens à La Magnifique Society. L’Orchestre Symphonique Confluences s’installe sur la scène au milieu du cadre de verdure. C’est assez atypique et impressionnant dans un festival. Le concert commence par une superbe intro pleine d’élégance. L’orchestre est dirigé par Philippe Fournier et le célèbre pianiste japonais Noboyuki Nakajima est présent derrière le Steinway Sons. Autant dire qu’il n’y a que des pointures. On a beau dire mais un tel orchestre ne peut vraiment que s’apprécier en live. Il y a de telles vibrations dans l’air que cela nous donne le frisson. Arrive enfin Jane Birkin dans un élégant costume noir et chemisier blanc, chaussée de baskets noires, un contraste qui la caractérise à merveille. Ainsi vont s’enchainer les chansons de Serge Gainsbourg, toutes magnifiques dans ce format. Une énorme charge émotionnelle nous est offerte. « Baby Alone In Babylone », « Requiem pour un con », « Pull Marine », « La chanson de Prévert », « Ces petits riens »…Nous prenons conscience que l’on est face à une icône qui depuis les années 60 fait partie de l’histoire de la musique et du spectacle mais aussi fait partie de notre histoire à chacun, de l’inconscient collectif. Ses chansons nous reviennent en mémoire, mais aussi ses films, Gainsbourg et cet accent si caractéristique. On assiste à un grand moment, le public est serein, transporté par les arrangements classiques subtils et vibrants de ses chansons qui nous rappellent à tous quelque chose de notre vécu. Un magnifique moment !

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(©photo : Vincent Gaillard)

Etienne Daho
Fin de la journée et clotûre du festival avec Etienne Daho. La nuit tombe et c’est dans une scénographie se jouant entre lumière et fumigènes que le concert se déroule, formant des « murs de couleurs » amovibles. Etienne Daho, toujours très classe en dandy et éternel fer de lance de la pop française accompagné de ses musiciens tout aussi stylés, vont nous offrir un véritable concert « best of ». Outre deux ou trois titres de l’excellent dernier album « Blitz », c’est une avalanche de tubes qui survoltent le public. « Week end à Rome », « Des heures hindoues », « Épaule tattoo », « Duel au soleil », « Bleu comme toi »…Que l’on soit fan ou pas, c’est un vrai bonheur, l’ambiance est explosive ! C’est l’idéal pour finir un tel festival.

Inutile de dire qu’on a passé une super journée ! On a quand même les boules de ne pas avoir pu couvrir la totalité du festival ! Une deuxième édition réussie avec 21000 spectateurs (12000 l’an dernier). Une très belle programmation pour les trois jours de folie (Orelsan, Jain, The Hives, Charlotte Gainsbourg…) et surement plein de belles surprises à se mettre dans l’oreille ! On regrette aussi de ne pas avoir pu explorer les à-côtés du festival comme que le Tokyo Space ODD, La Petite Society… C’est avec plaisir que nous y retournerons l’année prochaine. On a déjà hâte pour ce Magnifique rendez-vous !

(Article et photos par Vincent Vince Picozine et Marjorie Marty)

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