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Amateurs de trucs pas banals, d’ovnis inclassables, de bizarreries musicales … j’espère que vous étiez au rendez-vous du Point Ephémère ce 15/02 dernier pour le concert d’Alex Cameron.
Voici le cadre : jeune artiste (quel âge a-t-il au juste, même cela est difficilement jugeable) venu de la lointaine et chaude Australie, Cameron se présente à l’écoute de son petit répertoire comme un « crooner-compteur synthétisé ». En voilà un drôle de titre ! Et pourtant cela résume bien le personnage.(15 Février 2017 – Le Point Éphémère – Paris)

(Février 2017 – par Laetitia Mavrel.)

Australian Mood

Un look impeccable (chemise blanche, pantalon à épingles parfaitement ajusté et gomina pour dompter un mi-long blond et rutilant), ce dernier est doté d’une voix assez grave mais qui se pose délicatement sur des textes qui sont autant de petits extraits de vie, plutôt en mode loose.

Ici pour nous présenter son 1er album « Jumping The Shark », sorti en 2014 chez les Aussies et enfin édité dans le reste du monde sur le label « Secretly Canadian »l’an passé, on n’y évoque pas vraiment la joie de vivre, mais ce ton très « Nick Cavien »(tiens, encore un joli raccourci … et en même temps c’est un compatriote, c’est plutôt tout à son honneur non ?) ne sonnerait pas juste sur des comptines à l’eau de rose.

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(©crédit photo : Laetitia Mavrel)

Sont évoqués ici le bush Australien, les grosses bagnoles américaines aux States et la solitude dont tout bon anti-héro souffre.
Pourtant, là où nous devrions trouver de profondes guitares tristes et bluesy, nous sommes en présence d’un son très électro avec sur scène comme simple accompagnement un petit synthé qui envoi toutes les ambiances, embellit par quelques notes de saxo de-ci de-là et une batterie souple et discrète en fond de scène.
La prestation est à la hauteur du cadre : Cameron, sans cesse en mouvement, nous narre le contexte de chacune de ses chansons, avec moult anecdotes perso, s’agissant de son état d’esprit lors de la composition, de ses dernières impressions lors de séjours aux Etats-Unis au volant de grosses cylindrées, de ses derniers achats d’occasion (un seul morceau joué à l’aide d’une guitare supposée avoir appartenu à Barry des Bee Gees. Attention, on peut écrire n’importe quoi sur le Bon Coin).

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(©crédit photo : Laetitia Mavrel)

N’étant pas encombré d’instrument, Cameron est donc libre de se dandiner, se chalouper au rythme de ses ballades, séduisant ainsi une bonne partie (plutôt celle de genre féminin) de l’auditoire.

Nous nous retrouvons donc avec une prestation qui oscille entre le concert et la rencontre avec un auteur. Les mauvaises langues pourraient insinuer que le blabla (certes un peu longuet parfois) vient uniquement combler le manque de titres, mais si l’anglais ne nous est pas étranger, nous prenons plaisir à l’écouter nous exposer de façon assez nue sa vision des choses. Et nous avons vraiment l’impression que pour lui, c’est un réel besoin.

Il en ressort un concert où les morceaux sont tout de même plus riches en live que sur disque, l’écoute de ce dernier pouvant provoquer une sensation de dénuement, j’ai moi-même été un peu déroutée du niveau des compositions sur un son très minimaliste (Quoi ! un MOOG et c’est tout ?). Les « confessions » faites au public nous facilitent dès lors l’accès à ce petit monde qui sent la poussière des terres isolées et arides. Où qu’elles se trouvent.

Prochain rendez-vous me concernant au festival « This Is Not A Love Song » en ce début de juin à Nîmes. Le récital en sera-t-il plus enjoué du fait du plein air ? Nous l’espérons en tout cas un poil plus fourni.

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(©crédit photo : Laetitia Mavrel)

Set List 
– Mongrel
– Happy Ending
– Real Bad Lookin’
– The Comeback
– Internet
– She’s Mine
– Take Care Of Business
– Candy May (inédit)

– Encore
– Marlon Brando (inédit)
(Article réalisé par Laetitia Mavrel)
(©crédit photos : Laetitia Mavrel)


(Alex Cameron : Mongrel)

-> facebook : facebook.com/ALKCM/

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