interview

Évoluant toujours dans les sphères d’une musique électronique planante et évanescente, Romane Santarelli confectionne des pièces instrumentales, qui, comme le prouve avec une parfaite élégance le dernier EP « Polaris », embrasse tendrement une électro pop teintée d’onirisme.(©photo : Vivi HMWK)

Quel est votre parcours ?

La musique, depuis mon plus jeune âge, a toujours occupé une place cruciale dans mon quotidien et est devenue quasi omniprésente dans ma vie depuis deux ans. Que ce soit dans la composition ou dans l’écoute, je suis toujours friande de découvertes ou de faire découvrir des morceaux ou albums à mon entourage, me rendre à des concerts, et la musique ne s’arrête jamais à la maison !

Enfant, les CDs et vinyles tournaient en permanence aussi et je crois que c’est resté, bien que ma famille ne soit pas musicienne : mon père est trompettiste et c’est d’ailleurs lui qui m’a mis une guitare entre les mains, ressortie du grenier.

J’ai donc commencé la guitare à l’âge de 11 ans, intégré des petits groupes, j’ai commencé de pratiquer les percussions, le piano et le chant en autodidacte.

En fin de lycée, j’ai découvert la MAO. Dès lors est née une véritable fascination pour la production et c’est à partir de ce moment que j’ai rangé ma guitare au placard pour me consacrer pleinement à la composition, dans un style électronique.

C’est ainsi qu’en 2015, je me lance sous le nom de KAWRITES : 3 EPs sortent, LUNAR, CARMINA et POLARIS. Une belle tournée à travers la France se réalise, accompagnée de la violoniste Marion Lhoutellier que je rencontre en 2017 et avec qui je collabore pendant un an et demi.
Cette année 2019, je reprends le lead du projet et en profite pour me présenter sous mon propre nom.

La musique, que représente-t-elle pour vous dans votre quotidien ? Quand avez-vous commencé à réfléchir à votre professionnalisation et quels ont été les déclencheurs ?

Les déclencheurs de mon désir de professionnalisation ont été avant tout les rencontres que j’ai pu avoir avec des musiciens en emménageant a Clermont-Ferrand pour mes études post-bac.

Ce fut très enrichissant de découvrir différents artistes locaux, leurs expériences, comprendre qu’il y a du chemin entre faire un morceau chez soi et bâtir un projet solide à défendre, mais surtout, que c’est possible !

Ayant toujours vécu dans la petite campagne de l’Auvergne où il n’y avait pas foule de musiciens, tout cela m’était complètement inconnu : mon projet ressemblait plus à une liste désordonnée de morceaux partagés sur SoundCloud. Il fallait tout construire, dans une vision globale, pour le rendre un minimum professionnel, participer à des tremplins ouverts, aller à la rencontre des structures locales d’accompagnement, etc.

Ma première scène a également été très importante pour moi : alors que je travaillais un peu dans mon coin, la Coopérative de Mai me propose de jouer en co plateau avec Petit Biscuit en Février 2017. Je venais de sortir mon premier EP « Lunar » et c’est la première fois que j’allais jouer seule sur scène, mes compositions, et ce devant une salle pleine… Ce fut une expérience aussi angoissante qu’excitante et je crois que c’est à cette période que s’est opéré un véritable déclic sur mon désir d’en faire ma vie professionnelle.

À quelles difficultés avez-vous été confrontée dans le cadre de votre professionnalisation ?

J’ai évidemment rencontré des difficultés dans le cadre de cette professionnalisation dans la mesure où j’ai toujours été indépendante : hormis la dimension artistique, c’est moi qui ai toujours géré la promotion, communication, réseaux sociaux, administration (association, contrats de travail), démarchage, booking etc.

En parallèle, je suis des études en communication alors cela m’a beaucoup aidée sur ce côté plus management qu’engendre la musique à un niveau semi-pro, mais j’ai du apprendre par moi-même, comme tous les autres artistes qui sont en indépendant.

Il est donc compliqué d’être sur tous les plans et de tout bien coordonner !

Aujourd’hui, nous sommes trois dans l’équipe (avec Jean Philippe l’ingénieur son et Yannick mon ingénieur lumière). Depuis avril, nous travaillons avec Mediatone notre agence de booking ainsi que la SMAC du 109 à Montluçon qui nous a intégré à son dispositif d’aide à l’émergence en région. Par conséquent, il y a une bonne dizaine de personnes impliquées dans le projet depuis deux trois mois, qui nous ont toutes rejoints un peu au même moment, ce qui est tout nouveau pour moi, comme j’avais les rênes sur tous les aspects jusqu’à maintenant (aussi par choix et non uniquement par contrainte).

En quelque sorte le problème s’inverse dans la mesure où c’est maintenant à moi de me réadapter 😉

C’est très agréable de voir un projet et une équipe s’agrandir. Je suis de plus en plus épaulée ce qui n’était pas forcément le cas avant : cela constituait une difficulté aussi dans la mesure où l’aspect management a commencé d’occuper beaucoup plus de temps que l’artistique.

En quoi les initiatives telles que le Crossroads Festival sont une aide précieuse ?

En tant qu’artiste émergent, les initiatives telles que Crossroads sont l’occasion de porter un regard objectif sur son propre projet, de faire le point, de le faire découvrir, d’aller le défendre à l’extérieur, dans un environnement inhabituel et sur un temps court et unique.

C’est l’idéal d’échanger artistiquement et professionnellement avec des personnes de divers horizons, artistes ou pros.

C’est toujours excitant de découvrir les projets des autres et les problématiques qu’ils rencontrent, dans la mesure où nous sommes plus ou moins au même stade.

J’ai eu la chance de participer à une expérience similaire à Zurich l’an dernier et il est vrai que ce ce sont toujours des expériences enrichissantes desquelles on ressort avec du positif et de nouvelles idées !

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre discographie, vos principales scènes et votre actualité (sorties CD…) ?

Un nouvel EP de trois titres sera disponible à la rentrée, qui annoncera notamment mon premier album, pour mai 2020.

Nous préparons un nouveau live et c’est d’ailleurs au Crossroads que nous le jouerons pour la première fois !

Ensuite commence la tournée des SMACS pour l’automne. Après Lille, direction Gerzat, Montpellier, Annecy, Lyon…

13/09 LILLE, Festival Crossroads
25/09 GERZAT septembre Gerzat
28/09 MONTPELLIER, Festival L’Artichaut
04/10 CLERMONT-FD, La Coopérative de Mai
09/10 ANNECY, Le Brise Glace
05/11 CLERMONT-FD, Le MIMA
29/11 ROMANS SUR YSERE, La Cordonnerie
14/12 LYON, Le Transbordeur

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