interview

C’est dans le plus grand des mystères que Okala aime à écrire sa musique.
Ce musicien Amiénois aussi discret que aventureux aime résolument les chemins escarpés qu’il emprunte aujourd’hui avec audace à travers une musique post-pop alternative, spectrale et scintillante.
Singulièrement poétiques, ses mélodies et arrangements ondulatoires se jouent des codes de la pop, empruntant autant au registre classique qu’aux textures sonores des années 1990 et à l’electronica.
Le son de Okala est aussi onirique que terrestre, aussi immersif que contemplatif, aussi écorché que évanescent. (©photo : Rodolphe Parmentier)

Quel est votre parcours  ?

D’aussi loin que je m’en souvienne il y a toujours eu de la musique autour de moi, ma mère enseignait la musique, mon père jouait de la guitare. Il y avait un piano sur lequel je m’amusais à jouer un peu n’importe quoi, et puis un jour ma mère a ramené de son école un vieux synthétiseur Kawai FS690, la révélation ! C’est un synthé qui n’a rien d’extraordinaire, très très très basique même à l’époque je pense qu’il faisait cheap mais pour moi, un gamin de 9 ans, c’était de Grâal ! J’ai commencé à composer le soir même dans ma chambre et ça a duré des années. Composer, arranger, peaufiner entre 4 murs. J’ai commencé à partager des sons sur le net sous le nom de Nathaniel Isaac Smog, on m’a proposé un concert puis deux et ensuite le projet s’est transformé en groupe avec lequel j’ai fait un bout de chemin. Puis j’ai eu envie de me recentrer sur quelque chose de plus personnel, plus singulier, plus libre aussi, revenir aux origines en quelques sortes. Jusqu’à mes propres origines puisque désormais je me produis sous mon vrai nom Okala.

La musique, que représente-t-elle pour vous dans votre quotidien ? Quand avez-vous commencé à réfléchir à votre professionnalisation et quels ont été les déclencheurs ?

En fait, tout tourne autour de la musique dans ma vie depuis tout petit, j’ai toujours su que composer et créer étaient des éléments essentiels à mon équilibre. Etant quelqu’un de très introverti, la musique est pour moi le moyen le plus direct d’interagir avec le monde. Du coup, la question de la professionnalisation s’est pas vraiment posée comme un véritable choix mais comme une nécessité. J’ai enchainé pendant un temps des petits boulots ce qui laissait peu de place à la musique et c’était un crève cœur. Un jour, j’ai tout plaqué pour mon premier projet. C’était un peu fou, mais je crois que je ne suis pas quelqu’un de raisonnable !

À quelles difficultés avez-vous été confrontés dans le cadre de votre professionnalisation ?

Jusqu’à présent j’ai eu la chance que les choses se passent plutôt bien, même s’il est clair qu’il faut toujours aller au charbon ce qui est compliqué et parfois fastidieux. Les changements profonds qu’ont traversé les acteurs des musiques actuelles et de l’industrie du disque ces 15 derniers années ne va pas toujours dans le sens des artistes. Mais ça fait partie du « game ». À côté de ça, tu te nourris de rencontres artistiques, à chaque concert ce sont de nouvelles découvertes. Ca équilibre beaucoup et c’est grisant.

En quoi les initiatives telles que le Crossroads sont une aide précieuse ?

Mon projet Okala est très récent, le Crossroads est connu pour être un festival de découvertes musicales où les professionnels des musiques actuels se déplacent justement pour découvrir des nouveaux artistes. Forcément pour moi c’est une belle opportunité, être mis en lumière parmi plein de super projets c’est vraiment top !

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre discographie, vos principales scènes et votre actualité (sortie CD) ?

Je vais sortir un premier EP de 4 titres début Novembre réalisé par Rémi Alexandre et mixé par Yann Arnaud. Au niveau scène, j’ai joué à la Lune des Pirates, à l’Aéronef et aux 4Écluses en autres. Pour cette première année de Okala, je me suis concentré sur ma région Hauts-de-France essentiellement. À partir de la sortie du premier EP, on prévoit de voyager un peu plus loin !

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