interview

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Samedi 30 novembre 2013, soirée particulière au sein de l’Espace Agora de Santes (Nord).
Au programme, la projection de NOSFERATU, film d’épouvante muet de 1922, réalisé par Friedrich Wilhem Murnau, sous forme d’un ciné-concert, avec Cyril Bilebeaud et Serge Teyssot-Gay.
Rencontre avec Cyril Bilbeaud, batteur de Zone Libre, au côté de Serge Teyssot-Gay, formation Free-rock active depuis 2005 et trois albums réalisés.

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Pourriez-vous nous décrire le projet que vous développez ce soir ? Quels en-sont les axes ?

C’est tout simplement un ciné-concert que nous abordons de manière libre et où nous nous mettons au service du film. L’image et le montage sont des chefs d’orchestres qui nous dirigent. Après, par rapport à l’illustration sonore, c’est complètement libre et improvisé.

Pourriez-vous nous dire comment vous est venue cette idée des ciné-concerts ? Quel fut l’élément déclencheur ?

Tout commença à l’invitation d’un festival du film noir qui connaissait notre musique. Ce sont eux qui nous ont proposé d’illustrer un film, en l’occurrence, Nosferatu, qui est le premier film sur lequel nous avons joués. Par la suite, nous avons reçu d’autres propositions, tels que la version muette de Dr Jekyll et Mr Hyde, Le cabinet du dr Caligari, et plus récemment nous avons monté 2001 L’Odyssée de l’espace, film de 1969.

Nous nous sommes prêtés à l’exercice et nous avons trouvé cela très plaisant. On a un peu découvert ce principe sur le tas, car nous ne connaissions pas ce circuit et il y a une véritable demande !

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Nous avons pu voir Serge Teyssot-Gay en 2012, travailler en binôme avec Paul Bloas, sur l’œuvre « Ligne de front ». Allez-vous continuer, vous et Serge, à allier les différents courants artistiques avec la musique et l’improvisation ?

Que ce soit Serge ou moi, nous aimons bien aller dans certaines directions, ne pas être dans le schéma mercantile de faire un album, une tournée… On est assez d’accord, sur la vision de la musique comme un art et pas du mercantilisme pur et simple. Quand nous avons l’occasion de croiser le chemin de personnes avec qui on partage un point de vue c’est très bénéfique, on en revient tout simplement à la passion. Des gens passionnés, il y a en a dans tous les domaines, et partager cela, c’est notre Leitmotiv. Zone Libre, c’est s’autoriser de faire ce que l’on veut, avec qui l’on veut, au grè des rencontres, au grè des envies, toujours dans cette logique de plaisir et dans cette volonté de développer des projets artistiques qui sortent des sentiers battus.

Comment se fait le choix du film ?

Il s’agit de commandes, on tourne avec quatre films (cf films cités précédemment). Trois furent des commandes des lieux qui nous invitèrent à jouer.
Pour « 2001, L’odyssée de l’espace », nous voulions avec Serge quelque chose de plus récent, de plus actuel.
Aux vues de nos calendriers respectifs, à Serge et moi, nous n’avons pas encore envisagé de monter un nouveau film, mais sur l’année prochaine, comme les festivals aiment bien avoir l’exclusivité, être les premiers a avoir programmé cette rencontre, il devrait donc y avoir de nouvelles commandes.

Pour en revenir à Zone Libre et au concept de « free-rock », y’a-t-il une volonté de liberté, de sortir des « normes » du rock ?

Oui, tout a fait. « La Musique », c’est couplet, refrain, pont…c’est plaisant d’être satisfait de la structure mais après, il y a une notion de liberté que nous avons Serge et moi qui est beaucoup plus plaisante. J’aime bien composer un morceau de facture classique on va dire, et de faire le mieux possible par rapport à ce que j’ai envie d’exprimer dans cette création, mais après tu es dans une logique où tu le joues tel quel. Par la force des choses, tu essayes d’improviser des choses. J’aime bien ça aussi car il faut faire passer des émotions dans un cadre, mais la notion de « free-rock », comme tu le cites, est plus intéressant car tu peux être surpris d’un soir sur l’autre, tu peux te retrouver dans un univers qui n’a rien a voir avec ce que tu jouais la veille. Le dialogue, car on échange vraiment, amène l’autre dans une direction que personne ne s’attend à aller et ça c’est vraiment plaisant.

Avez-vous une anecdote à nous raconter au sujet des ciné-concerts ?

Oui, j’ai une petite anecdote. Selon les lieux où l’on joue, soit c’est un dvd, soit c’est la bobine originale du film qui est projeté et la particularité avec les films expressionnistes de cette époque, c’est que le montage peut-être différent selon les bobines.
Donc, la première fois que nous avons travaillé dessus, il s’agissait de la version de 90 minutes et lorsque nous nous sommes produits avec Serge, il s’agissait de la version de 60 minutes. Du coup, nous étions totalement déstabilisés. À plusieurs reprises nous avons joués sur du 16 minutes et à cause du montage différent les scènes n’arrivaient pas au même moment ! Mais ce sont des accidents avec lesquels il faut faire avec ! Comme le film est notre chef d’orchestre nous devons nous adapter. Cela nous est donc déjà arrivé de jouer sur un moment romantique quelque chose de très violent, et vice-versa !
Maintenant, si l’on sait que l’on va jouer sur un support qui ne nous est pas familier, on se dit : « On va voir si c’est le montage habituel ou pas » !

Merci Cyril pour cette interview, bonne continuation et à bientôt !

Merci à vous et à « l’Oreille à l’envers ». A bientôt !

(interview réalisée par Damien)

-> Site de Serge Teyssot-Gay : http://www.sergeteyssot-gay.net/
-> Zone Libre : http://www.sergeteyssot-gay.net/zone-libre/


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