interview
Quel est votre parcours ?
Je suis Ali Danel, artiste de Picardie, région que j’ai quitté pour découvrir Lille et la Normandie avant de revenir m’enterrer dans la forêt. J’ai commencé les concerts à 10 ans en autodidacte, avec une guitare et quelques chansons maladroites, déjà avec la folie douce qui me caractérise. J’ai eu de nombreux projets musicaux, électro, rock&roll, folk, bossa,… Et j’ai fini par me lancer en solo afin de poursuivre mes aventures en acceptant le chaos de la vie.
Quand un projet de groupe se complique, on arrive souvent à la fin. En solo, rebondir me semble plus facile.
La musique, que représente-t-elle pour vous dans votre quotidien ?
Quand avez-vous commencé à réfléchir à votre professionnalisation et quels ont été les déclencheurs ?
La musique, l’amour et l’esprit la curiosité sont les principales forces de l’univers qui m’animent. J’ai l’impression que la scène, ou du moins la mise en scène a toujours été mon truc. L’école et la pression sociale m’ont détourné de ça pendant des années, mais au fond, je pense que j’ai toujours su que je finirais vieux chanteur folk au milieu de la pagaille apocalyptique que nous sommes en train de mettre en place. J’ai fini par me l’avouer grâce à mon grand-frère, qui a été le seul à me dire « Tu sais, tu pourrais vivre de la musique ». J’avais plus de 20 ans, j’avais sorti des tas de disques avec des tas de groupe, j’avais fait des centaines de concerts, et personne d’autre que mon frère n’avait semblé le voir… Parce qu’artiste, ça ne peut pas être un métier, n’est-ce pas ? Me voilà intermittent du spectacle depuis 1 an.
À quelles difficultés avez-vous été confrontés dans le cadre de votre professionnalisation ?
Comme évoqué plus haut, je pense que j’aurais dû commencer mon métier à 16 ans, âge auquel j’ai eu mon GUSO, et donc mon premier contrat de travail. C’est l’état d’esprit qu’on nous inculque à l’école française qui nous freine, et je peux en témoigner pour mon cas. Ensuite, la difficulté est de trouver des partenaires motivés, éthiques et compétents. J’ai la chance d’être diffusé par la Souterraine, d’avoir un distributeur numérique et un éditeur, je ne cherche pas forcément de label car je me débrouille chez moi, mais si une boîte de production de spectacle m’entend, je suis là…
En quoi les initiatives telles que le Crossroads Festival sont une aide précieuse ?
Pour ma part, je n’ai pas seulement la chance de me produire au théâtre Pierre de Roubaix, mais aussi d’être épaulé par le Crossroads pour me rendre au festival international de la chanson de Granby au Québec, tandis que le Crossroads reçoit Lou-Adriane Cassidy d’outre atlantique. De la même manière, j’ai été épaulé par le Crossroads pour me produire au Francofaune festival de Bruxelles, où j’ai été justement repéré par les programmateurs du Québec.
Ça peut paraître anecdotique, mais ma vie d’artiste va peut-être basculer au Canada cet été. J’ai toujours été fasciné par le Québec et l’Acadie, j’ai l’impression que ces contrées m’appellent et me réservent bien plus d’enthousiasme que mon petit hexagone.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre discographie, vos principales scènes et votre actualité (sorties CD…) ?
En 2017, mon projet solo a démarré avec l’album « Ali Danel et ses ami.e.s », repéré par les Inrocks, FIP, Nova, RFI, France Culture,… Cette première autoproduction était une escale musicale très hasardeuse dans les caraïbes. Je n’imaginais pas du tout que je pourrais faire ça seul dans ma chambre avec de tels échos. J’ai donc embrayé en 2018 avec « En Liberté », mes influences nord-américaines s’y épanouissent à travers les plaines.
Cette année, je sortirai un album dont les influences se trouvent plus au Sud, je vous laisse deviner… Le voyage continue !
Après la tournée au Québec au mois d’Août, je reviens pour de belles aventures, notamment avec le Mégaphone Tour…