TRISOMIE 21
/ Album « Elegance Never Dies »
/ Sortie le 10 Novembre 2017
// Ce groupe m’a marqué depuis que je l’ai découvert, à la fin des années 80, avec l’album « Million lights ». Ça ne ressemblait à rien de connu pour mon oreille. Une structure étrange pour un album, mélange de chansons, de musiques et d’ambiances qui m’avaient dérouté.
Je ne savais pas s’il s’agissait d’un groupe, d’une B.O.F ou d’une autre expérience musicale. Plus tard, j’ai appris que Trisomie 21 était « né » à quelques kilomètres de chez moi. C’est à Denain qu’Hervé et Philippe Lomprez ont édité leurs premiers morceaux en 1981 et ont conquis le public Nord Européen avec une musique froide illustrant le climat social, économique, industriel et culturel de l’époque.
Vite devenu fan, je me suis procuré tout ce qu’ils avaient produit jusqu’alors. Leur musique, certes classée dans la New Wave-Cold Wave, ne répondait à aucun code du genre. Différente à chaque album tout en gardant une même empreinte, inspirant des choses étranges, des ambiances, des images…un senti et ressenti encore plus vrai lors de la sortie de « Plays the Pictures », un album presque entièrement musical…
J’ai suivi leur parcours, d’album en album, jusqu’en 1997 avec la sortie du magnifique « Gohohako »…. Puis, le groupe se fit silencieux jusqu’en 2004 avec la sortie de « Happy Mystery Child » et une approche singulière de la musique électro et le très bon « Black Label » en 2009 où le groupe se plut à prendre un virage rock. De mon côté, je ne ressentais plus l’émotion qui me liait à leur musique…
Lorsque j’ai appris que Trisomie21 sortait un nouvel album, je me suis tenté à l’acheter, n’ayant pu résister à la tentation de m’offrir ce 11ème opus enregistré dans le plus grand secret ! Le titre de cette oeuvre, « Elegance Never Dies », y est sûrement pour quelque chose avec l’espoir aussi de retrouver le ressenti souvenir, qui semblait ne pas s’être effacé totalement. 20 ans après, je retrouve le Trisomie 21 que j’aimais tant ! « Elegance Never Dies » repart là ou s’était arrêté « Gohohako ».
Le premier titre « Where Men Sit » ouvre l’album de manière sobre et puissante. La flamme s’est vraiment ranimée avec le deuxième titre « Our Trip ». Les sons, les ambiances délicates, flottantes, aériennes me rappellent les belles émotions passées. Puis, la suite offre de magnifiques surprises : des intro sublimes, « Something Else », le retour du mythique « Is Anybody Home ? » dans sa 5ème version déclinée en une version chant et une autre instrumentale, « During All These Years » et son intensité musicale très cinématique, « Alice », à placer dans le top 10 de leur carrière. Chaque titre suscite de belles humeurs, délicates, intenses. « Elegance Never Die » est un condensé miraculeux de l’univers de Trisomie 21. J’y retrouve chaque période du groupe, des clins d’œil, des émotions, de la délicatesse et de la force. Tout y est sans que cela ne sente le réchauffé et il est clair que l’Elégance ne meurt jamais, elle est bien au rendez-vous, intemporelle et pleine d’avenir. Une merveille à écouter en boucle.