chronique
TRIGGER CUT
/ Album « Rogo »
/ Sortie le 1 Mars 2021
Ce qui marque l’esprit c’est cette densité sonore, cette masse composite où se brisent les fréquences et autres larsens avant de rebondir sur les parois d’amplis poussés au maximum. « Coffin Digger » n’est pas sans évoquer la frénésie de Mclusky, USA Nails ou Jesus Lizard et le curseur monte d’un cran à mesure que l’on s’immerge dans cet univers torturé et pourtant si familier, cet espace intime que le trio nous a réservé personnellement, une suite de montées et de descentes vertigineuses et émotionnelles.
« Transmitter » maintient cette tension, et parvient à combler le vide béant de nos existences. « Hooray Hooray » exulte, déborde jusqu’à provoquer une exaltation des sens.
Trigger Cut réussit à se différencier de la plupart des productions Noise, en y incorporant des ingrédients totalement personnels (enluminures de guitare complètement atypiques, structures déroutantes, points de ruptures, textes crachant la saveur crépusculaire des amours ratés…).
Oui, Trigger Cut dépasse le cadre formaliste du genre, en exacerbant tout ce que le rock’n’roll – au sens historique du terme – possède de plus exhibitionniste et de plus outré. Il n’y a là aucune esbroufe, tout y est ressenti et décuplé jusqu’à la dernière note ! On en sort exténués mais que ça fait du bien !
(chronique : Franck irle)
– Bandcamp : https://triggercut1.bandcamp.com/album/rogo